Instables. Les matières premières traversent une zone de turbulences. Alors que le pétrole dépasse à nouveau les 100 $, le pouvoir d’achat reste au cœur du débat. Impactés par le phénomène de volatilité, les acteurs de la filière alimentaire se renvoient la balle. Le consommateur, lui, doit faire face à l’irrésistible ascension des prix. Pour Points de Vente, Philippe Moati, directeur de recherche au Credoc, imagine les scénarii de sortie de crise et s’interroge sur la naissance d’un nouveau modèle de consommation.
Points de Vente : La flambée des matières premières va-t-elle s’inscrire dans la durée ?Philippe Moati : Hélas, oui, car le problème est structurel plus que conjoncturel. Il découle d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, lié aux premiers signes du dérèglement climatique qui engendrent des variations de production. Il va donc falloir apprendre à vivre avec la montée irrégulière et tendancielle du cours des matières premières. Il y aura des fluctuations, peut-être des reflux, si le contexte géopolitique s’améliore. Mais une tendance haussière à long terme ne fait aucune ambiguïté.
Dans quelle mesure cette hausse va-t-elle impacter les consommateurs ?Elle va entraîner une poussée des prix des produits de grande consommation. Ce qui aura inévitablement un impact sur le pouvoir d’achat des ménages. Je suis inquiet car je crains que, dès 2011, l’on entre dans une période de stagnation, a minima, du pouvoir d’achat. Or, depuis