Ma petite entreprise, ne connaît pas la crise… en franchise. En 2014, le nombre de réseaux est estimé à 1?796 avec plus de 68?000 magasins, 335?000 salariés. Le tout générant 51,45?milliards d’euros de chiffre d’affaires. Jusqu’ici tout va bien. Du moins en apparence.
Car il ne faut pas se voiler la face: les enseignes de la franchise et du commerce organisé sont, elles aussi, affectées par le contexte économique. Reste que les réseaux résistent en mutualisant leurs outils pour transférer leur savoir-faire. Se développer. Et assurer leur avenir.
Selon les chiffres de la Fédération française de la franchise (FFF), 95% des franchiseurs se disent confiants quant au devenir de leur réseau. Et 67% des franchisés font preuve d’optimisme. Première raison évoquée: la qualité humaine pour 68% des franchiseurs. Un chiffre qui progresse de 5 points en 2014. Quant à la Fédération du commerce associé (FCA), les 84 groupements de commerçants associés et les 42?677 points de vente qu’elle représente génèrent un chiffre d’affaires de 141,9?milliards d’euros en 2013. Le commerce coopératif et associé pèse 30% du commerce de détail français avec une présence dans plus de 30 secteurs d’activité. Les enseignes du secteur, que ce soit E. Leclerc, Système U ou encore le Groupement des Mousquetaires, qui vient d’atteindre les 40?milliards d’euros de CA, continuent de croire au modèle coopératif pour tirer leur épingle du jeu. Pour sûr?
Combien de franchises ont fait faillite à ce jour? Difficile de trouver les chiffres exacts. Sur la toile, cette question fait débat. À l’été 2010, l’AFT (Association Franchise et Transparence) a même démenti le taux de réussite des franchisés, estimé supérieur à 80%, tandis que celui des commerçants indépendants ne serait qu’à 50%. De son côté, le président de l’IFA (International Franchise Association) avait même lancé, en son temps, un appel aux franchiseurs adhérents afin que ces derniers ne brandissent, ni sur leurs sites Internet, ni dans leurs supports de communication, ce pourcentage pour recruter des candidats à la franchise. Publicité mensongère. Ou rêve dit à la portée de tous. Croire à l’infaillibilité du modèle occulte la part de risque de toute aventure entrepreneuriale. Et le risque zéro n’existe pas. Plusieurs chemins mènent à l’échec: manque de pertinence d’un concept, notoriété fragile d’une enseigne, clauses au contrat délétères, erreur de casting du franchisé, instabilité financière, retournement de conjoncture… D’où la responsabilité des têtes de réseaux à coordonner la passation du savoir-faire. À accompagner le jeune entrepreneur. À mettre tous les moyens en œuvre pour assurer, si ce n’est la réussite sur le long terme, un bon départ.
D’autant que les candidats se bousculent au portillon. 38?000 visiteurs sont attendus au salon de la franchise, soit 2?000 personnes de plus que l’an dernier. Ce modèle de commerce continue d’attirer. Surtout des cadres à la recherche de nouvelles opportunités, en reconversion professionnelle. Il faut dire, que le pourcentage de franchisés croit au fil de la montée du chômage. Lien de cause à effet. La franchise serait-elle, alors, un palliatif au chômage? Sur le papier, l’idée séduit. Tente. À tel point que même le gouvernement veut faciliter l’implantation de commerces franchisés en banlieue avec l’aide de la Banque publique d’investissement et la Caisse des dépôts. Pour François Hollande, ce serait le moyen de créer des emplois. Vue comme le Saint Graal de l’entrepreneuriat, la franchise barre les effets de la crise. À plusieurs conditions: que le réseau fonctionne sur la confiance, le dialogue et l’humain. En conservant la liberté de pouvoir entreprendre. Et d’innover.