Quel constat dressez-vous de la Loi Hamon qui a été adoptée par le Sénat le 13?février?La Loi Hamon intervient au moment opportun puisqu’elle permet de tirer le bilan d’une LME qui a fait la démonstration de certaines limites, en particulier sur le déséquilibre structurel des rapports de force entre industriels et distributeurs. C’est factuel. La plus petite enseigne pèse entre 8 et 10% du chiffre d’affaires d’un industriel quand le plus gros industriel représente moins de 2% de n’importe laquelle d’entre elles. La loi vise à rééquilibrer, dans le cadre très contraint de la LME, les relations industrie/commerce. Le texte adopté par le Parlement, après avoir fait naître beaucoup d’espoirs et en dépit de réelles améliorations, n’aboutit pas au but recherché.
Quels étaient les dysfonctionnements à gommer?Il y a trois temps dans la relation industrie/commerce qui correspondent à 3 types de dysfonctionnements.Le premier temps, c’est celui des négociations annuelles qui se terminent fin février par la signature de la convention unique. Pour cela, la LME a posé le principe de la négociabilité du tarif. Pourquoi pas. Sauf que les industriels n’ont jamais imaginé que, progressivement, cela voudrait dire déflation systématique et impossibilité de passer la moindre augmentation de tarif. C’est une déviation de l’esprit de la loi. Et 2013-2014 en est vraiment l’exemple caricatural paroxystique: il n’y a pas une seule enseigne qui ne demande pas des briefs de déflation, des baisses de triple net, voire de quatre net, systématiquement, sur toutes les catégories d’industries, grandes ou petites, alimentaires ou non-alimentaires, françaises ou étrangères, sans discerner quoi que ce soit en termes de position ou d’évolution des cours des matières premières.Le deuxième dysfonctionnement correspond au contenu de la convention unique. Nous signons des choses de plus en plus floues. Dans la LME, il y avait une notion sous-jacente à laquelle nous étions attachés: le plan d’affaires. Or, depuis la mise en place de la LME, de la même façon que