
Pourquoi les enseignes de la grande distribution s’intéressent-elles aux robots humanoïdes?Serge Tisseron. Dans les grands magasins, aujourd’hui, les robots sont là pour attirer et amuser les consommateurs. Cela crée un effet de buzz certain, mais on n’en est pas encore arrivé au stade où les robots enverraient des informations directement aux fabricants qui s’en serviraient pour faire de la publicité ciblée. Ils ne sont pas, non plus, télé-opérés par les programmeurs qui verraient et entendraient tout ce que dit et fait le client. Actuellement, nous sommes plutôt dans une phase d’expérimentation destinée à voir comment les utilisateurs acceptent les robots. C’est aussi une façon de présenter les produits autrement et de relancer l’intérêt des gens pour des espaces de vente. Mais les robots vont devenir de plus en plus sophistiqués dans leurs capacités de thésauriser et traiter l’ensemble de leurs interactions avec les humains, y compris dans le domaine de leur vie intime. Il faudra alors trouver un équilibre satisfaisant entre le prélèvement et le traitement des données des usagers d’un côté, et la protection de leur vie privée d’un autre côté. La société française est-elle prête à les accueillir ?Oui, à condition