Clairement, “depuis 30 ans, sous l’effet de la mondialisation des échanges, la chaîne d’approvisionnement est devenue à la fois plus globale, plus fragmentée et extrêmement complexe”, souligne Laurent Thoumine, managing director Retail France et Benelux chez Accenture. Les opérations sur l’ensemble de la supply chain (SC) se sont multipliées engendrant l’émergence d’une multitude de spécialistes sur chaque segment et l’accroissement exponentiel du nombre de fournisseurs internationaux. À tel point qu’aujourd’hui, les circuits d’approvisionnement offrent un visage difficilement lisible, avec un niveau de visibilité parfois complexe au-delà du second maillon. “Cette avancée progressive de la perte de la maîtrise des chaînes de fabrication et d’approvisionnement engendre, évidemment, un risque opérationnel et un risque financier associé”, souligne Laurent Thoumine. Car, sans maîtrise, fatalement, les risques de disruption sur la chaîne s’intensifient. En témoignent les alertes des dix dernières années. À l’image de l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, en 2013, qui a provoqué la mort de plus de 1?138 ouvriers de l’industrie textile, le bâtiment abritant des ateliers de confection pour des marques internationales. Une catastrophe qui a créé un choc dans l’industrie et contribué à une prise de conscience des différents acteurs à travers le monde.
Tracer le plus en amont possiblePour recouvrer cette maîtrise, certains modèles d’entreprises, très verticalisés, ont sans doute une longueur d’avance, l’intégration amont offrant une visibilité améliorée sur la chaîne. C’est par exemple le cas de L’Occitane