Après avoir frappé dramatiquement les Caraïbes, l’ouragan Sandy s’est attaqué aux États-Unis. Sur plusieurs centaines de kilomètres, de nombreuses villes de la côte Est sont inondées. L’eau est montée à Manhattan. Battery Park, en face de la statue de la Liberté, est sous l’eau. Et Wall Street n’est qu’à deux pas. Allez savoir si le vent spéculatif des marchés n’attire pas les foudres du ciel.
Vent de panique, aussi, au gouvernement: l’arrivée du rapport Gallois sur la compétitivité engendre cafouillages et crispations, fausses annonces et interrogations.
Deux pas en avant, trois en arrière, deux sur le côté, allez savoir si c’est à gauche ou à droite.
Et ça gronde aussi du côté des 98 patrons de l’Afep, l’association présidée par Pierre Pringuet, DG de Pernod Ricard, qui regroupe les décideurs des plus grands groupes français, notamment ceux du CAC 40. Ils réclament, vent debout, “une baisse du coût du travail, de 30 Mds€ sur deux ans, en réduisant les cotisations sociales qui pèsent sur les salaires moyens”. Un transfert financé, pour moitié, par un relèvement de la TVA de 19,6% à 21% et, pour l’autre moitié, par une baisse des dépenses publiques. Pour Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, “c’est impossible: cela pèserait trop sur le pouvoir d’achat.”
D’ailleurs, côté TVA, le vent tourne chez les restaurateurs. Le rapport Thevenoud pointe du doigt les engagements de 2009 qui ne seraient pas tenus et envisage de porter le taux intermédiaire jusqu’à 11% ou 12% ou, radicalement, de revenir au taux de 19,6%.
La profession est sur le pont. Elle conteste les chiffres et prévient des conséquences dramatiques en termes de destructions d’emplois. Pour le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, “il n’y a pas de sujet tabou”. Du coup, l’hypothèse d’un relèvement de la TVA est clairement sur la table. Et pourrait faire partie du “paquet compétitivité” début 2013.
Vent qui claque du côté de l’Ania qui tourne le dos au Sial en refusant d’inaugurer le salon aux côtés du ministre de l’Agroalimentaire. La profession est “particulièrement choquée par la légèreté avec laquelle ses enjeux sont pris en compte par les pouvoirs publics”, affirme Jean-René Buisson, son président. Après avoir subi une hausse de taxes de 800 M€ en 2011, le secteur accuse le coup d’une nouvelle taxation “punitive” sur la bière, de 480 M€.
Qui sème le vent récolte la tempête? À l’opposé de l’Afep, l’OFCE déclare que le gouvernement sous-estime l’impact récessif d’une consolidation budgétaire brutale et massive. “Qui sème la restriction budgétaire récolte la récession”, estime Xavier Timbeau, directeur du département Analyse et Prévision. Pour l’OFCE, il s’agit de laisser les économies respirer en se donnant un peu plus de temps.
En attendant, contre vents et marées, les entreprises tentent de garder la tête hors de l’eau. En ces temps où la marinière est au goût du jour, le ministre du Redressement Productif a fort à faire. Fermeture d’usines et suppressions de postes s’enchaînent: Coca-Cola Entreprise, Colgate-Palmolive, Kimberly-Clark et Huggies, Electrolux, Cecab, Doux…
Alors, pour prendre la mesure des éléments, Points de Vente vous invite à suivre des entreprises comme Savéol, Maître Coq ou encore Bureau Vallée qui prendront le départ, le 10?novembre, du Vendée Globe. C’est parti pour 3 mois de course autour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale. Un sponsoring sportif à la hauteur de leurs ambitions qui hissent haut les valeurs de leurs marques. Bon vent !