Et si, le luxe, le vrai, était de tout choisir ? Choisir le moment, l’endroit, l’heure pour faire et récupérer ses courses. Le drive, c’est l’ère du choix. Le choix d’aller vite, d’abord, et à l’essentiel : faire ses achats en un clic, sans même entrer dans un hypermarché, puis passer les récupérer en voiture, deux heures plus tard. Une nouvelle façon de consommer qui tendrait à ringardiser le modèle “seventies” des hypers.
Le Drive inspire. Les distributeurs se prennent à rêver à de nouveaux modèles : logistique, merchandising, points de vente et de retrait.
De nouveaux services pour des profils d’achat inédits, “les consonautes”, ces consommateurs du Web qui courent après le temps sans vouloir dépenser trop d’argent. Le drive ouvre la voie à ces nouvelles formes d’achat, plus près des consommateurs et de leurs attentes.
C’est la promesse d’un nouveau modèle.
La promesse d’une embellie, aussi, côté distributeurs. D’un regain de croissance et d’un avenir de l’hypermarché. Le drive a les atouts de son temps, définitivement ancré dans la contemporanéité : il marie Internet, rapidité, accès au plus grand nombre et dématérialisation.
Plus démocratique que la livraison à domicile, plus tendance que l’hyper, plus proche que le e-commerce pur. Une formule hybride et multiforme (accolé, solo, piéton) qui s’adapte à tous les environnements.
Mais, comme dans toute promesse, il y a une part d’inconnu.
Cette inconnue, c’est la rentabilité. Trop jeune pour évaluer les retours sur investissement, le fonctionnement même du drive pose question : va-t-il tenir à l’épreuve du temps ? Aujourd’hui, tout va bien… tant qu’il reste marginal. Mais demain ? Proposer un service drive, sans frais supplémentaires de préparation de commande, à l’échelle d’une consommation de masse ne relève-t-il pas d’une belle utopie ?
Des interrogations qui restent, pour l’heure, en suspend. Malgré ces doutes, les enseignes y croient. Elles tâtonnent, testent, tissent leur toile de drive dans toute la France. Jusqu’à saturation. Et après ?
Si le drive n’était qu’une étape transitoire vers le e-commerce ?
Un entre-deux rassurant pour des distributeurs frileux, pas encore prêts pour une vraie révolution, mais conscients qu’il faut prendre, dès maintenant, le train en marche, car les consommateurs, eux, sont déjà prêts.