Des entreprises agroalimentaires au bord du précipice depuis plusieurs années et des inquiétudes grandissantes. Ce sont vos mots lors de la présentation des vœux de l’Ania en début d’année. Pourquoi, alors que le secteur enregistre de bons résultats?La situation est, en effet, paradoxale. Le chiffre d’affaires des entreprises que nous représentons se porte plutôt mieux que dans d’autres secteurs. Notre excédent commercial aussi. Et, dans le même temps, plusieurs facteurs structurels lourds font apparaître une radiographie de nos entreprises très préoccupante.Clairement, nous confortons notre statut de première industrie nationale en termes de chiffre d’affaires avec une hausse de l’ordre de 2% en 2012. Dans le même temps, notre excédent commercial, sur les 12 derniers mois, atteint un niveau record historique à +9,4 Mds€. C’est un point extrêmement positif, toutefois atténué par son caractère déséquilibré. Seuls certains secteurs, comme les boissons alcoolisées ou les produits laitiers, enregistrent un excédent. Tous les autres, qu’il s’agisse des produits à base de jus de fruit, de légumes, les poissons, les viandes ou les huiles, sont plutôt déficitaires. Malgré ces deux points positifs et cette belle santé apparente se cachent des difficultés qui justifient notre inquiétude.
Quelles sont ces difficultés?Certaines sont récurrentes depuis quelques années. D’autres sont venues récemment assombrir le tableau.La première difficulté, c’est la volatilité exceptionnelle des cours des matières premières qui pèse lourdement sur nos entreprises. Nous pensions que cette instabilité s’inscrivait dans un cycle. En fait, il n’en