Un milliard de consommateurs à adresser, le double en 2050: l’Afrique et son potentiel trop peu exploité attirent autant qu’ils effraient les entreprises françaises. S’il y a encore quinze ans, la France détenait 15% de parts de marché sur le continent, elle n’en possède aujourd’hui que 5%. ”Il y a toujours un stock d’investissements français considérables en Afrique mais sur les nouveaux produits et marchés, la France est en retard. Il faudrait que les entrepreneurs réalisent que l’Afrique ne se résume pas seulement à la guerre, à la famine ou la misère” affirme Hakim El Karoui, partner chez Roland Berger. Sur la dernière décennie, le continent a connu la plus forte croissance, après l’Asie du Sud Est. Elle se chiffre à 5% en 2012 et son PIB, estimé à 1,5 trillions d’euros, a progressé de 12,8%. Quant aux finances publiques des pays de l’Afrique subsaharienne, elles ont été assainies, avec une dette sur le PIB ne dépassant pas les 20% à 30%. “Il y a longtemps eu un discours entièrement pessimiste sur l’Afrique. Aujourd’hui, l’on considère le continent comme la dernière frontière de l’économie mondiale”, continue Hakim El Karoui. Le secteur des cosmétiques, notamment, valorisé à 4,2Mds€ en 2007, fait rêver les industriels du monde entier. Et pour cause: le marché devrait atteindre, à terme, plus de 10Mds, dont 3Mds euros rien qu’en Afrique du Sud et au Nigeria. De plus, avec une population jeune – 60% a moins de 25 ans- et une urbanisation galopante, l’Afrique offre des capacités de distribution prometteuses pour les groupes.
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