Le commerce, c’est comme le vin. Tout est une question d’assemblages. Hier soir, Mouton Cadet (Baron de Rothschild) dévoilait son nouveau millésime et réaffirmait son territoire de marque. Patrimoniale, authentique mais résolument ouverte à l’international. “Il nous fallait remettre tout à plat, sans tabou, faire notre propre révolution”, explique-t-on chez Mouton. Avec un objectif: répondre à une demande mondiale, pas si hétérogène que ça. Pour concevoir son nouveau cru, le directeur des vins de la marque a particulièrement travaillé la suavité et le fruit. Et pour cause, une étude menée par le groupe auprès des consommateurs a révélé que ces deux caractéristiques étaient les plus recherchées par les amateurs de vin Français, Chinois et Américains. Se construire selon la demande et non l’offre est l’un des principes de Mouton.
Il en est de même pour le retail. Pour continuer à exister dans un monde marchand globalisé, exprimer son identité est, certes, devenu vital. Mais plus encore, anticiper les attentes des consommateurs est un gage de réussite. Prenons l’exemple de Franprix. Ces petits magasins de proximité un peu vieillissants ont fait leur révolution ces trois dernières années. Relooking, réorganisation des équipes, nouvel assortiment, merchandising retravaillé: comme chez Mouton Cadet, l’enseigne est repartie de zéro pour se réinventer. De cette réflexion est née Mandarine. Un joli concept urbain, dans l’air du temps, qui s’essaie aussi bien à la restauration sur place qu’aux services additionnels en magasin: livraison et paiement à domicile, relais postes, encaissement mobile, etc. Avec Mandarine, Casino se met à l’écoute des consommateurs.
La version Vitaminée de Mandarine, tout juste inaugurée, devance même leurs désirs. 800 références de bio, des produits alimentaires et non alimentaires disponibles en vrac, des coins repas et Wi-Fi (et même un espace dédié aux enfants?!) sur la surface de vente. Pour Jean-Paul Mochet, directeur général de Franprix, le message est clair: il s’agit de “satisfaire” les clients mais aussi de les “surprendre”. Pas étonnant, alors, que l’enseigne se soit associée à des start-ups pour dynamiser son offre et coller aux nouvelles tendances de consommation. Depuis décembre dernier, on peut se faire livrer son petit déjeuner chez soi ou au bureau grâce à l’offre Matin proposée par Franprix et Resto-In. On peut aussi commander ses courses en ligne et des formules repas via l’application Allo Resto.
Ces initiatives ne font pas que surfer sur la vague. Elles se traduisent aussi et surtout dans les résultats de l’enseigne dont le chiffre d’affaires a grimpé de 20% pour ces magasins rénovés. Aujourd’hui, 60% du parc est passé sous Mandarine mais d’ici à 2018, tous les points de vente porteront les couleurs de l’agrume. À l’image d’un grand cru, quand on a défini la bonne sélection, réussi l’équilibre parfait et assuré la pérennité d’un domaine, le produit final a toutes les chances de rencontrer son public. Et il faut croire qu’avec Mandarine, Franprix a trouvé son millésime.