Etrange paradoxe. Alors que l’Espagne s’enfonce dans la récession, Amancio Ortega, le fondateur de Zara, est devenu, en mai dernier, le troisième homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée à 46,6 Mds, en croissance de 32% depuis 2011, selon Forbes. En misant sur les pays émergents, qui représentent aujourd’hui 46,5% de ses ventes totales contre 27% seulement en Espagne, sa holding, Inditex, affiche un chiffre d’affaires de 8,9 M€, en progression de 10% en 2011. Tous n’ont pas cette chance. Car sur le sol espagnol, le secteur de la distribution souffre clairement de la crise. El Corto Inglès, la plus ancienne enseigne nationale de grande distribution, accuse un repli de son chiffre d’affaires de 3,9% en 2011 et des profits annuels en baisse de 34%, à 210 M€ par rapport à 2010. “Ces résultats sont la conséquence d’une période de crise économique générale, avec une entrée en récession lors des deux premiers trimestres de l’année en cours, écrit le président du groupe, Isidoro Alvarez, dans sa lettre aux actionnaires. De telles circonstances ont eu des effets directs sur le secteur de la distribution. La crise a impacté les habitudes d’achat et les familles ont réajusté leurs dépenses, au détriment de la consommation”. Le miracle espagnol, né dans les années 90 et qui reposait artificiellement sur l’immobilier et la construction, s’est transformé en spirale infernale. La dette cumulée des entreprises espagnoles représente, aujourd’hui, 134% du PIB en 2011 et le taux de chômage atteint le record de 24,6% de la population, dont 52,7% chez les jeunes en 2012. “Tout ce qui travaille pour le marché
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