L’avis scientifique publié par l’Efsa, en novembre dernier, va-t-il blanchir l’aspartame de tout soupçon?On l’espère car ce rapport a mis plus de deux ans et demi avant de sortir, signe que les scientifiques ont travaillé consciencieusement et ont pris leur temps avant de rendre leurs conclusions. Malheureusement, pendant ce temps-là, les médias et des groupes subversifs tels que le RES (Réseau Environnement Santé) ont continué d’entretenir une incertitude sur la dangerosité de l’aspartame. Cette nouvelle analyse, qui ne laisse plus aucun doute sur l’innocuité de cet additif alimentaire, devrait enfin faire taire ces gens, sur le volet scientifique. Les résultats sont catégoriques et les chercheurs de l’Efsa ont travaillé de façon admirablement transparente. Ceux qui pouvaient présenter un conflit d’intérêt récent n’ont pas fait partie du groupe de travail sur l’aspartame. Mais il faut tout de même savoir qu’en toxicologie, tous les experts ont travaillé, à un moment ou à un autre, pour l’industrie. Cela ne remet pas systématiquement en cause la fiabilité des expertises. Car c’est une discipline que l’on n’apprend pas à l’université mais dans un secteur industriel, justement, exposé aux problèmes toxicologiques.
L’une des critiques du réseau RES portait sur les méthodes d’évaluation jugées obsolètes par certains scientifiques, tout particulièrement concernant la DJA (dose journalière admissible)?Pourtant, c’est bien la dose qui fait le poison. Si vous buvez 20 litres d’eau, vous allez mourir. Dans le cas de l’additif alimentaire, on a introduit un système de sécurité – la DJA – pour un être humain, de son premier jour d’existence à son dernier jour, et qui contient un facteur sécurité de 100. Ce qui signifie que l’on observe d’abord chez l’animal la dose la plus élevée où il n’y a pas d’effet puis on la divise par 100. Cela permet non seulement de faire face aux variations intra-espèces