“C’est une rentrée pour le moins mouvementée”, a déclaré, en introduction de la conférence de presse de rentrée de Coop de France, Philippe Mangin, président de la coopérative agricole. En cause: les prix des céréales et oléagineux qui ont atteint, cet été, une hausse record depuis 2008, à + 23% pour le maïs, +19% pour le blé et +15% pour le soja 15% au mois de juillet dernier, par rapport à juin, selon les chiffres publiés par la FAO. Plusieurs facteurs expliquent cette envolée des cours. D’abord, la sécheresse imprévue qui a sévi, cet été, aux États-Unis, alors que le pays avait prévu d’augmenter ses capacités de production, mais également en Russie et au Kazakhstan, les greniers du monde en matière de céréales. À ces aléas climatiques, de plus en plus fréquents, s’ajoute l’évolution de la démographie et des modes alimentaires, davantage tournés vers la consommation de viandes. Autant d’éléments qui fragilisent l’équilibre entre l’offre et la demande. “Il faudrait que nous produisions chaque année un peu plus pour suivre l’évolution de la demande” constate Philippe Mangin. De fait, au niveau mondial, nous consommons plus que nous produisons: “Au 22?août dernier, nous avions consommé l’équivalent de ce que peut produire la terre au niveau annuel”, alerte Gabriel Attias, associé chez Deloitte, pour qui, l’externalisation des productions agricoles contribue fortement à la raréfaction des terres agricoles: “certains pays qui connaissent un accroissement important de leur population ou qui considèrent que leurs surfaces agricoles ne leur permettent pas d’être suffisamment autonomes, comme la Chine, le Qatar ou le Japon, se sont mis dans une démarche d’acquisition de terres au niveau mondial, pour produire
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