La partie scientifique du 5e rapport du Giec sera publiée en 2013. Quelles en sont les tendances? Les conclusions ne peuvent, évidemment, pas encore être commentées. Mais ce que l’on peut dire, c’est que les projections qui ont été faites dans le cadre du modèle français sont dans la continuité de ce qui avait été publié dans le 4e rapport, en 2007. Le réchauffement climatique se poursuit avec des événements très lisibles comme la diminution de la glace de mer dans l’Arctique avec des signes de fonte en surface du Groenland et l’augmentation très claire des émissions de gaz carbonique et donc de sa concentration dans l’atmosphère. Et puis, à plus long terme, intervient le chapitre sur l’élévation du niveau de la mer sur lequel nous avons beaucoup d’incertitudes mais qui pourrait être important.
Quelles seraient les conséquences sur nos conditions de vie actuelles, notamment concernant l’agriculture et l’agro-industrie? Je n’ai pas de légitimité dans le domaine agroalimentaire. Mais concernant le climat, nous avions déjà constaté, dans le 4e rapport, que les extrêmes climatiques pourraient avoir des conséquences importantes, notamment pour l’agriculture. Un des risques mis en avant concerne les sécheresses à répétition dans de larges régions, comme le pourtour méditerranéen, qui entraîneront une évaporation massive et renforceront le réchauffement climatique. À l’inverse, sur toute l’Europe du Nord, il y aura probablement plus de précipitations. Donc, clairement, comme il y a un lien très fort entre ressources en eau et développement de l’agriculture, il faut d’ores et déjà se poser la question de la répartition de ces ressources qui auront tendance à diminuer dans certaines régions. D’autre part, l’élévation du niveau de la mer devrait, non seulement, poser des