Quelle est votre définition de l’innovation?Pierre Filaudeau : elle n’est pas une fin en soi. Mais ne fait du sens que si elle conduit à combler et à surprendre nos consommateurs. Toute la croissance de Rians, depuis le début de son histoire, repose sur la satisfaction d’une cible un peu plus exigeante que le cœur de marché: nous les qualifions d’épicuriens. Ils sont gourmets, ont une culture culinaire développée et sont prêts à payer un peu plus cher pour obtenir la différence gustative. C’est en ce sens qu’ils sont plus exigeants que la moyenne des consommateurs. L’innovation conduit alors à proposer une expérience qui apporte du plaisir. Nos clients réclament de la nouveauté, et parfois ils sont aussi un peu en avance par rapport aux tendances.
En quoi l’innovation a-t-elle permis d’accélérer la stratégie de Rians? Il y a eu deux temps forts. Dans les années 50, sous l’impulsion d’Hubert Triballat (3e génération), la grande distribution n’existait pas. Donc toutes les entreprises laitières commercialisaient leur production chez les crémiers. Et lorsque les enseignes de la grande distribution se sont développées sur tout le territoire, Rians a conçu un emballage spécifique pour des ventes de produits individuels. Pour la faisselle, alors vendue dans un panier percé, cette innovation packaging a permis de partir à la conquête des consommateurs nationaux, sans quoi elle n’aurait pas pu être industrialisée et serait restée un produit local. Le