Dans cette histoire, c’est un peu "celui qui le dit qui y est". Celui qui apporte la mauvaise nouvelle qui est montré du doigt. Celui qui, en mettant en oeuvre toutes les procédures nécessaires pour préserver la qualité et la sécurité alimentaire, en réalisant des contrôles inopinés d’ADN non obligatoires, en remontant la traçabilité de toute une filière en un temps record, en identifiant le fournisseur incriminé, en dénonçant la fraude massive à la nature de la viande, se retrouve seul, isolé, livré aux machines médiatiques et politiques. A tel point qu’on pourrait se demander si au lieu de l’ouvrir, il n’aurait pas mieux valu la fermer pour ne pas être jeté en pâture aux amalgames simplificateurs. Dans une société qui réclame de la transparence, on aurait pu s’attendre à une écoute bienveillante en retour pour les acteurs économiques qui en font preuve. Findus, victime de sa transparence ? Certes, il reste des interrogations. Et des notions de responsabilité à élucider. Car, aux yeux des consommateurs, légitimement, c’est la marque qui porte seule cette responsabilité. Mais c’est une responsabilité qui aurait pu être partagée avec les autres clients de Comigel. Les enseignes spécialistes en surgelé sont restées bien silencieuses. Et ont laissé Findus se battre seul face à l’opinion publique qui l’a choisi pour catalyser ses craintes. On a laissé les amalgames courir. Les fantasmes prendre une forme de rationalité. Les propos diffamants fuser. Il n’y a pas eu de solidarité de profession. Dommage. Mais chez Findus, on n’a pas l’habitude de surfer sur un statut de victime. Là-bas, il y a une maxime : "Quand il y a un problème, on le transforme en opportunité". Et l’épreuve a plutôt resserré encore les liens des salariés de l’entreprise. Une société engagée, au comportement responsable et éthique (pêche durable et responsable, pionnier du retrait de l’huile de palme dans ses produits, n’utilisant aucun colorant ni conservateur, défenseur de l’emploi et du savoir faire industriel français avec la sauvegarde de l’usine Boulogne-sur-Mer). Bref, une entreprise où l’humain a un sens et où le consommateur est précieux, bien au-delà des effets de manche marketing. Si Findus n’avait pas été transparente, nous serions toujours en train de manger du cheval à la place de boeuf. Espérons que ce n’est pas l’opacité qui gagnera.
Points de Vente : Avec cette affaire de la viande cheval, les consommateurs ont découvert un nouvel univers fait de traders, de négociants peu scrupuleux, de tour d’Europe de la viande. Ils ont appris aussi de nouveaux mots, comme minerai. Avec, à la clé, une défiance sur les industries agroalimentaires en général et Findus en particulier… Mattieu Lambeaux : Le consommateur n’a pas pu être correctement informé?! On l’a abreuvé d’amalgames et d’erreurs qui ont créé un état de défiance sur les plats cuisinés, alors même que