Un mot d’ordre : défendre les intérêts des industries alimentaires. Rompue au droit des affaires et aux questions de concurrence dans la distribution, Rachel Blumel a fait sien le combat de l’Ania. Avec passion, elle endosse le rôle de porte-parole de l’association et tire la sonnette d’alarme : l’industrie alimentaire française est en danger, il est urgent d’agir ! D’une même voix, Jean-René Buisson, président de l’Ania, en appelle à Nicolas Sarkozy pour aider les acteurs de la filière alimentaire lourdement impactés par la flambée des coûts des matières premières et de l’énergie. Les industriels réclament un ajustement des prix à la hauteur de ceux du marché et accusent les distributeurs de fuir leurs responsabilités en refusant de répercuter la hausse dans les rayons alimentaires. Alors que les négociations commerciales annuelles entre distributeurs et industriels sont toujours au point mort à quinze jours de leur terme, Rachel Blumel a accepté d’apporter son éclairage de juriste et d’économiste sur une situation désespérément bloquée.
Points de Vente : Jean-René Buisson, le président de l’Ania, a déclaré récemment que la dernière réunion entre distributeurs et négociants n’avait servi à rien. Peut-on parler, à ce jour, de blocage ?Rachel Blumel : Absolument. L’atmosphère actuelle est très tendue et de nombreux chefs d’entreprise sont inquiets. La réunion du 2 février a clairement été inutile. La position dogmatique des distributeurs pollue l’échange avec les industriels et les discussions sont au point mort. Brandissant l’argument inflationniste, les enseignes refusent de négocier une hausse des tarifs de leurs produits. C’est ne pas prendre au sérieux les industries alimentaires ! Il faut être responsable. La France compte, aujourd’hui, plus de 10 000 industries alimentaires. Elles évoluent dans un contexte extrêmement concurrentiel et