Le patron d’ITM LAI (Logistique Alimentaire International) revient sur le Plan de Transformation Logistique du groupement, et les grands enjeux comme le drive et l’automatisation des bases logistiques.
PDV: Où en est Intermarché dans son Plan de transformation logistique (PTL) ?
Frédéric Gourgeon: Ce plan, dont le cadre a été conçu voici une dizaine d’années, doit s’achever en 2025. Nous avons trois objectifs : baisser les coûts de distribution qui pèsent 5 milliards d’euros en comptabilisant la logistique amont (1 milliard) et les coûts de distribution vers les 2100 points de vente Intermarché et Netto (4 milliards d’euros). Notre investissement global dans ce plan est de 1,7 milliard d’euros. Le deuxième objectif est d’apporter des produits de qualité à nos magasins et le dernier est, en termes de RSE, de limiter la pénibilité pour les 9000 à 10 000 salariés employés sur les bases et de favoriser leurs conditions de travail.
PDV: Le nombre de bases changera-t-il ?
FG: Nous sommes partis d’une quarantaine de bases pour arriver en 2025 à 22 bases mixtes, dont 16 sec et frais, cinq bases centrales avec sec et électroménager et une base nationale. Aujourd’hui, la moitié de nos volumes passe sur de nouvelles bases. L’objectif est de réduire le nombre de jours de stocks afin de réduire les coûts logistiques du milliard de colis transportés chaque année. En parallèle du PTL, nous travaillons sur un projet de logiciel de gestion d’entrepôt qui sera opérationnel après 2025.
PDV: Avez-vous automatisé certaines bases ?
FG: Nous avons trois niveaux de préparation dans nos bases. La mécanisation pour les produits frais, en flux tendus ; les industriels livrent pendant la nuit, les produits sont éclatés six heures après puis livrés aux magasins. Cinq bases sont entièrement automatisées pour le sec ; trois sont ouvertes à Avion dans le Pas-de-Calais, à Saint-Quentin-Fallavier en Isère et à Erbrée en Ile-et-Vilaine. Enfin, des bases sont robotisées, il s’agit d’une petite automatisation sur une partie du sec et des boissons alcoolisées avec pour objectif de réduire la pénibilité au travail. L’idée est de la développer sur trois entrepôts saisonniers, la base de Montauban, puis Neuillac (Morbihan) et enfin Angoulême.
PDV: Comment vous organisez-vous sur le drive ?
FG: Le picking se fait toujours majoritairement en magasin. Un entrepôt robotisé a été ouvert en région parisienne et un autre à Lyon, qui mutualisent les commandes et livrent chacun une dizaine de magasins. Mais le modèle économique reste à affiner et l’idée est d’en développer un par région d’ici quelques années.