Entretien avec Philippe Rondeau, directeur du marketing

Vous enchaînez les succès en voile cette année?! Que représente cet engagement pour Sodebo? Philippe Rondeau. La voile, c’est depuis 20 ans une grande aventure pour Sodebo, un véritable projet d’entreprise. Il faut dire que nous vivons une année assez particulière. Le 25?décembre 2016, Thomas Coville pulvérisait de plus d’une semaine le temps de référence du tour du monde en solitaire sur Sodebo Ultim’ avec un chrono de 49 jours et 3?heures. Le 15?juillet dernier, il dévalait l’Atlantique en solitaire en un temps record de moins de 5 jours. Et, il y a quelques jours, le duo Thomas Coville et Jean-Luc Nélias a remporté la Transat Jacques Vabre dans la catégorie Ultimes en 7 jours et 22?heures, soit un nouveau record de traversée entre Le?Havre et Salvador de Bahia. Ces exploits sportifs sont marquants. Nous avons beaucoup de choses à capitaliser autour de ces succès, tant en interne qu’en externe. Pas uniquement sur la performance, mais aussi sur les efforts qu’il a fallu fournir, les échecs, les remises en cause. C’est un véritable enseignement pour nous tous, pour tous nos métiers. Nous avons aussi reçu beaucoup de messages de personnes qui ont été touchées par nos valeurs, notamment celle de croire en ce rêve malgré les difficultés. Au final, cela renforce une image de marque à laquelle nous tenons. Et cela donne encore plus de sens à l’aventure voile de Sodebo. Quelles sont ces valeurs? Finalement, ce qui nous a guidés dans cette aventure voile est l’exact reflet de ce que nous engageons dans le développement de nos produits: c’est l’innovation. Sodebo a été l’un des porteurs de ce projet collectif sur ces nouveaux bateaux innovants, les Ultimes, avec de nouvelles courses à inventer. Finalement, cette façon de défricher de nouveaux territoires, d’innover, c’est aussi ce que l’on met en œuvre dans notre politique d’offre. C’est vraiment intéressant de mettre cela en écho. D’ailleurs, il y a une phrase que nos dirigeants répètent souvent: “l’échec est le brouillon de la réussite”. Il faut oser, inventer. On peut échouer plusieurs fois, mais quand on a confiance dans le projet et les hommes, on se donne les moyens d’aller au bout du rêve et de réussir. Thomas en parle très bien quand il explique comment il a douté, s’est remis en cause, comment il a redéfini sa façon de travailler et réussi. Plus que jamais, l’aventure voile est l’emblème de ce qu’est Sodebo.Voile, innovation, esprit d’entreprise, humilité. Est-ce qu’être une entreprise familiale est aussi une force? Oui, clairement. D’abord parce que cela permet des prises de décision rapides, même si nous sommes une PME de 2200 salariés. Cela permet aussi de ne pas être sous la pression d’actionnaires et donc d’avoir cette capacité à porter notre regard sur le long terme, de se donner du temps pour faire les choses. C’est aussi un état d’esprit collaboratif très fort, une proximité qui facilite l’engagement de tous. En revanche, en tant qu’entreprise familiale, nous sommes restés longtemps extrêmement discrets. Aujourd’hui, il est nécessaire de s’ouvrir davantage, de se raconter, d’expliquer qui l’on est et ce qui nous anime. Les consommateurs l’attendent. C’est un virage que l’on est en train de prendre et qui se matérialise par des choses classiques comme ouvrir les portes de l’entreprise en mettant les salariés au cœur du dispositif, avec beaucoup d’humilité. Nous préparons également des opérations en magasin baptisées “Les Passionnés du bon” où les consommateurs pourront gagner un voyage culinaire en Italie mais, surtout, iront à la rencontre des salariés de Sodebo, pas seulement autour de leur métier, mais aussi de leurs passions. Notre entreprise n’est pas une industrie, c’est un collectif humain. C’est ce que l’on veut révéler davantage, avec humilité, sans se prendre au sérieux.Comment évolue votre activité en termes de croissance? Sodebo fait partie des 5 premiers groupes en termes de croissance du chiffre d’affaires des PGC et est le 1er contributeur à la croissance du CA du rayon traiteur. Il faut dire que nos innovations sont emblématiques et s’inscrivent dans le temps. Ce qui nous importe, c’est de bien comprendre quels sont les besoins profonds des consommateurs afin d’apporter des offres pérennes qui s’inscrivent sur des tendances fortes, longues et durables. Comment identifiez-vous ces tendances? Au service marketing, nous avons vraiment renforcé notre expertise de compréhension des consommateurs. Nous réalisons beaucoup d’études et de rencontres avec eux, notamment des entretiens ethnographiques. À partir de là, nous détectons les besoins, les désirs, les souffrances. Puis nous réfléchissons à la manière dont on peut y répondre. Nous travaillons avec les équipes R&D afin d’imaginer le concept produit. C’est un processus très itératif et collaboratif avec beaucoup de génération d’idées et de tests. Plus le projet avance, plus nous intégrons des métiers différents pour que chacun vienne le nourrir, donner son regard, ses contraintes et, qu’au final, aboutisse l’innovation la plus performante possible à tous les points de vue. 2017, le plein de nouveautés Avec Claire Moison, chef de pôle marketing Côté SandwichNotre début d’année a été très bon avec le lancement d’une nouvelle gamme sur l’univers des sandwiches grosse faim, le Méga Bun. Nous sommes très contents des performances de cette gamme qui répond clairement à un bénéfice à la fois de satiété, plaisir et variété. Nous adressons à une cible plutôt large, jeune, qui souhaite un sandwich avant tout pour se faire plaisir. Nous sommes donc allés sur un pain bun assez sucré avec des sauces très marquées. Ce produit génère, aujourd’hui, un très bon CA: 4?M€ depuis le lancement en avril (source Nielsen sortie de caisse).En octobre, nous avons lancé une nouvelle gamme sur l’univers des pains à la française pour répondre au retour à l’authenticité, aux plaisirs du terroir exprimés par les consommateurs. C’est d’ailleurs un segment peu investi par les autres acteurs. La gamme Le Rustic surfe sur ces tendances, mais toujours avec une touche de modernité, signature de Sodebo. Le produit casse les codes, loin du triangle classique du sandwich industriel. Il ressemble à une tranche de pain de campagne boulanger que l’on aurait coupée en deux. Et l’originalité tient au beurre typé que nous associons à de la viande et du fromage autour de trois recettes: Jambon Emmental Beurre noisette; Poulet Cantal Beurre au poivre; Jambon fumé Brie beurre aux fines herbes.Côté Pasta XtremBoxPour compléter cette gamme grand format, de 7 références, nous avons identifié des recettes qui fonctionnent bien et font référence à l’univers de la street food. Nous venons de lancer une box Pasta Poulet Bacon Creamy oignon qui a été bien reçue par les distributeurs.Côté Salade & CieNos consommateurs étant très fidèles sur cette gamme de 14 références, nous nous attelons à renouveler régulièrement nos recettes. Nous avons donc lancé deux nouvelles références: Bombay, qui nous emmène en Inde avec du poulet curry, des petits légumes épicés, du riz de la salade et des tomates; Normande avec une tonalité Jambon blanc et pommes.

Entretien avec Philippe Rondeau, directeur du marketing

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