J-6 avant le premier tour de l’élection présidentielle. Pour l’occasion Points de Vente a voulu en savoir plus sur les intentions des candidats. Au travers de 6 thématiques, 6 d’entre eux ont été interrogés. Avec, au final, un décryptage de leur programme sur les thèmes suivants: pouvoir d’achat, compétitivité, fiscalité, agroalimentaire, concurrence et ouverture le dimanche. En face, fédérations, distributeurs et associations, interrogés sur les mêmes thèmes, nous ont fait part de leurs attentes. Avec, au bout du compte, un décalage, une déconnexion parfois importante entre propositions et besoins.
Offre ou demande? Sur fond de crise économique européenne, de discipline budgétaire et de rééquilibrage des finances publiques, quelle politique économique adopter: une relance par la demande, c’est-à-dire en privilégiant le pouvoir d’achat, ou plutôt par l’offre, en soutenant la compétitivité des entreprises? La combinaison des deux est-elle soutenable?
Quels leviers de compétitivité? Que penser de la TVA sociale, aujourd’hui rebaptisée TVA anti-délocalisation comme instrument de compétitivité, comme facteur de baisse du coût du travail? Ne va-t-elle pas grever davantage le budget des ménages sans pour autant dégager de véritables avantages compétitifs? Et le Made in France, le Produire en France, qui surfent sur la vague de la relocalisation, de la réindustrialisation, ne sont-ils que des vœux de campagne?
Quelle fiscalité? Au terme d’un quinquennat portant 44 créations ou modifications de taxes, les entreprises manquent de stabilité pour tracer des perspectives de développement. Et demain?
Quelle politique pour l’agroalimentaire? Sur fond d’envolée des prix des matières premières, les relations producteurs, industriels et distributeurs sont sous tension. Sans perspective de retour de la croissance et sur fond de réforme de la PAC, risque-t-on une surtension?
Une concurrence plus saine? Régulation des marchés? Réforme de l’urbanisme commercial? Révision de la LME jugée trop imparfaite pour certains, mal appliquée pour d’autres? Là encore les acteurs réclament de la stabilité. Et les candidats comme les consommateurs, une plus grande transparence sur les marges et les prix.
Faut-il ouvrir le dimanche? Il y a les idéologies, pour ou contre un assouplissement et puis les professionnels qui ne réclament qu’une seule chose: un peu d’air.
Un nouveau souffle qu’il faudra trouver dans un contexte économique européen incertain dont les règles sont en passe d’être encore renforcées. À moins d’une désobéissance caractérisée, le futur président devra prendre en compte les nouvelles exigences européennes: limiter le déficit structurel de la France à 0,5% de son PIB, son déficit total à 3% du PIB et le plafond de sa dette publique à 60%. Difficile d’investir pour l’avenir dans ces conditions.