Pollution maritime. Catastrophes naturelles. Pics de pollution. Souvenons-nous: lundi 18?août 2014 a été décrété jour du dépassement planétaire, là où le monde entre en dette écologique, là où toutes les ressources naturelles que la planète peut produire ont été consommées, là où les besoins de l’humanité dépassent de 50% les réserves de ressources renouvelables disponibles. Alors, vivons-nous désormais à crédit?
Prise de conscience des enjeux du développement durable, contexte économique morose, baisse du pouvoir d’achat… Ce qui est sûr, c’est que les citoyens redoublent d’imagination pour inventer de nouvelles alternatives de consommation, plus respectueuses, plus responsables. Et sont en demande de nouvelles propositions de la part des marques et des enseignes. Comme le co-voiturage qui continue sa croissance – chaque mois, plus d’1?million de voyageurs partagent un trajet via BlaBlaCar, générant un volume en croissance annuelle supérieure à 200% pour la société. Le marché des produits d’occasion affiche, lui aussi, un dynamisme qui ne fait que se confirmer en 2015, avec une croissance annuelle moyenne de 6,5% en valeur (Xerfi). Et la consommation responsable, bien que parfois plus onéreuse, résiste à la crise: 48% des Français ont acheté davantage de produits durables en 2013. 24% ont même le désir d’agir au service de leur conviction en faisant leurs courses (Ethicity).
Comment traduire ces intentions? Moins rime-t-il avec mieux? Acheter local participe-t-il à la satisfaction du consommateur? Il semblerait. Depuis 10 ans, la confiance envers les grandes entreprises est au plus bas. Seulement 30% des consommateurs déclarent leur faire globalement confiance. On constate un retour vers la simplicité et les PME. En contrepartie, 43% croient les marques et les entreprises quand elles s’engagent en matière de développement durable.
Une démarche de développement durable dans laquelle s’engagent les enseignes et les marques, poussées à l’innovation par des consommateurs en attente de propositions tangibles répondant à leurs aspirations. On pense à Monoprix qui a fait de la consommation responsable l’un des quatre piliers de sa démarche de développement durable et qui envisage, à l’horizon 2020, de réaliser 10% de son chiffre d’affaires avec des produits responsables. Ou encore à Philips qui, dès 2007, s’est engagé à ce que les initiatives durables représentent 30% de son activité. À Iglo qui promet de certifier 100% de son portefeuille européen avec le logo MSC pour la préservation des espèces à fin 2015. À Findus, engagé à la fois sur le respect des ressources marines, la production Made in France et des recettes sans huile de palme, sans colorant et sans conservateur. Bref, à toutes ces entreprises qui innovent pour ancrer leur développement dans le respect d’une consommation responsable et d’une préservation des ressources. Des entreprises qui choisissent, non pas de produire plus, mais de produire mieux. Qui engagent, pour certaines, des politiques de RSE en coordonnant le volet social et environnemental avec leurs objectifs économiques. Des entreprises qui ont la volonté de bâtir un nouveau modèle économique, respectueux de l’humain.
Du consommateur aux distributeurs. De l’industriel au producteur. Cette métamorphose concerne tous les acteurs de notre société. Proposer. Créer. Se renouveler. Apporter de la valeur ajoutée. “La fatalité veut que l’on prenne toujours les bonnes résolutions trop tard” écrivait Oscar Wilde dans Le Portrait de Dorian Gray. Mais n’est-ce pas lorsqu’on ne fait rien, qu’il est déjà trop tard ?