La bataille pour la sécurité alimentaire s’est déplacée, au fil du temps, de la bactérie à la molécule. Si la première est relativement maîtrisée, la seconde s’inscrit dans la durée. Avec deux types de risques à combattre : les effets croisés et les effets discrets. Et, à la clé, de nouvelles approches indispensables pour préserver un modèle européen relativement efficace et réduire l’écart entre la perception du risque et le risque réel. Le point avec Olivier Macard, associé, Ernst & Young, responsable du secteur distribution.
La sécurité alimentaire existe-t-elle?Depuis les années 90, les produits alimentaires sont ce que l’on appelle des biens d’origine. Autrement dit, une attention particulière est portée par les consommateurs au modèle de production agricole et industriel. La rupture est arrivée avec l’affaire des OGM, puis de la vache folle. Depuis cette période, la sécurité alimentaire constitue l’un des premiers critères d’achat. Les consommateurs sont inquiets. Ils ont l’impression qu’on leur cache quelque chose. S’ensuit alors toute une approche valorisant de nouveaux modes de production, comme le bio ou de transparence, à l’image de ces photos de producteurs apposées sur les barquettes de tomates ou les briques de lait. Finalement, on constate qu’il existe