Panique sur les marchés. La crise grecque déstabilise la zone euro, la crise bancaire rend méfiants les investisseurs. La difficulté à prévoir et anticiper l’avenir, ainsi que les règlementations à venir, ont durci la relation entre la banque et les entreprises, au détriment des plus fragiles, qui sont, aussi, les plus dépendantes. Face à l’incertitude des marchés, toutes retiennent leur souffle et différent leurs investissements, enrayant un peu plus la reprise de la croissance économique. Pour briser cet attentisme, le spécialiste du secteur banque-finance-assurance, Didier Folus, prône une plus grande stabilité économique et le retour à la confiance.
Le gouvernement annonce 1,75 % de croissance pour 2012. Ces perspectives de croissance sont-elles réalisables ?Elles sont probablement un peu optimistes. L’indice de croissance 2010, qui s’était redressé après deux années néfastes en 2008 et 2009, s’est retourné en 2011, quasiment en dessous du niveau moyen. Les taux d’intérêt, sur le long terme, sont eux aussi restés très bas, signe d’une anticipation de faible croissance. Elle devrait tourner autour de 1 % à 1,5 % en France et en Europe de l’Ouest, contre environ 4% contre la croissance du PIB mondial.
Ce contexte crée-t-il une défiance de la part des investisseurs ?Oui et non. Les investisseurs institutionnels continuent à acheter des emprunts d’État, tandis qu’ils font moins confiance au marché des actions. Cependant, s’ils ont réduit leur exposition aux capitaux propres des entreprises, ils ont, à l’inverse, un peu augmenté la part des obligations corporate, c’est-à-dire qu’ils continuent à prêter de l’argent aux entreprises. Ce n’est donc pas la panique