Peut-on dire que la crise a remis en cause un certain modèle de consommation?Dans le cadre de notre observatoire, nous avons interrogé plus de 4?000 personnes et 60% d’entre elles sont, de façon plus ou moins marquée, adeptes du consommer autrement. Mais les pratiques restent très diversifiées. Pour certains, cela va consister, à acheter des œufs bio, à pratiquer le covoiturage ou à louer des outils de bricolage. D’autres vont faire eux-mêmes leurs produits ou récupérer des objets d’occasion pour les revendre, ensuite, sur Internet. Le prisme est très large, ce qui rend difficile de dessiner une tendance générale. Car, dans tous les cas, ces pratiques finissent par coexister et former une sorte de maelstrom où l’on ne distingue plus ce qui est de l’ordre du traditionnel ou de l’émergent. Cependant, une chose est sûre: le consommateur n’est pas un militant de la consommation émergente. Ce qu’il veut, avant tout, c’est en avoir un peu plus pour chaque euro dépensé. Et en pratique, il y a cette idée – pas forcément très consciente – que l’on ne peut pas continuer à dépenser comme nous l’avons fait jusqu’à présent, pour tout un faisceau de raisons qui tiennent à la fois de l’économie des ménages, des préoccupations environnementale ou sociétales.
On ne peut donc pas à proprement parler de rejet de la société de consommation ? Absolument pas?! 78% des gens déclarent vouloir continuer à fréquenter le commerce physique, 41% les grandes surfaces, 61% les enseignes textile et 71% les espaces de vente de produits culturels. Ces chiffres montrent bien que les consommateurs sont toujours désireux de consommer. Les consommations émergentes telles que la location ou l’achat-revente vont leur permettre de continuer à acheter, même avec un