Près de deux Français sur trois font partie de la classe moyenne, révèle une récente étude du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie). Son auteur, Régis Bigot, bat en brèche l’idée d’une paupérisation de la classe moyenne. La France est, en effet, un des pays où cette catégorie sociale est la plus nombreuse et l’un des rares où son nombre ne diminue pas, favorisée par les prélèvements obligatoires et les prestations sociales.
Points de Vente: Votre dernière étude, “Consommation et mode de vie”, s’intéresse aux classes moyennes, souvent qualifiées “d’objet social non identifié”. Vous avez choisi comme définition un critère économique, expliquez-nous…Régis Bigot: Dans notre étude, les classes moyennes sont définies à partir des revenus. Au Crédoc, nous étudions les modes de vie depuis une trentaine d’années et, pour nous, le revenu est le critère le plus segmentant, car il concentre beaucoup d’autres dimensions. En effet, le niveau de revenu est souvent en rapport avec le niveau d’étude ou l’appartenance à une catégorie sociale. Cette définition est la plus explicative et la plus pragmatique pour réaliser des comparaisons internationales.Qui appartient à la classe moyenne?Nous nous sommes appuyés sur un corpus de travaux internationaux sur les classes moyennes qui converge vers l’utilisation, comme base de départ, du niveau de vie médian qui partage la population en deux parties égales, établi en France à 1?750?euros mensuel.