Personne n’a pu y échapper. Les prochaines échéances électorales, dans un contexte extrêmement tendu, suscitent débats et controverses. Au-delà de chaque citoyen, elles dessinent, aussi, les contours de ce que veulent – ou ne veulent plus – les acteurs de l’économie. Chacun se mobilise auprès des candidats à l’élection présidentielle pour faire passer son message, ses requêtes, ses questions, en mettant souvent dans la balance la survie de milliers d’emplois et de tout un secteur, selon les politiques publiques qui seront menées.
C’est ainsi que pour sa 9e édition des États Généraux du Commerce, le Conseil du Commerce de France (CdCF), qui réunit une trentaine de fédérations professionnelles et représente le commerce dans toute sa diversité, présente ses doléances. Pour l’occasion, le CdCF a regroupé dans un Manifeste toutes les problématiques rencontrées aussi bien par les commerçants indépendants, la grande distribution, le commerce associé, les enseignes spécialisées, les franchisés ou le e-commerce… Un difficile exercice puisqu’au sein de la grande fédération, les intérêts peuvent être divergents, et les entreprises en compétition. Elles peuvent, parfois même, être dans des conditions d’égalité de concurrence qui ne sont pas réunies.
Car c’est bien là, l’un des grands enjeux du secteur: assurer un développement équilibré des différentes formes de commerce, sans distorsion de concurrence. Le tout dans le contexte économique que l’on connaît mais, aussi, face à la nécessité de se transformer et d’innover pour relever les défis de demain. Des défis sous-tendus par trois révolutions technologiques: le e-commerce, la robotisation et la numérisation des données.
Face à ces révolutions qui modifient en profondeur le commerce, la requête principale du CdCF est d’obtenir, des pouvoirs publics, les moyens d’un développement équilibré et harmonieux. Autrement dit, “il faut que les règles du jeu soient équitables pour tous”, demande William Koeberlé, son président. Le point de cristallisation des ressentiments se focalisant sur les pure players, comme Amazon ou Alibaba, qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes opérationnelles, fiscales et réglementaires que les commerces physiques. Là où le bât blesse le plus, c’est sur la fiscalité foncière qui, au travers de 4 taxes pour la même surface, grève particulièrement le commerce physique. Avec, en cœur de cible, la Tascom, la taxe la plus emblématique du secteur, “une aberration, estime Jacques Creyssel, président de la FCD, dans une économie devenue largement virtuelle”. Solution? Il faut que la fiscalité s’adapte. Que le commerce ne paie pas plus d’impôts que les autres secteurs économiques. Que les pure players soient taxés au même niveau que le commerce physique. Et que la fiscalité foncière soit entièrement réformée.
Simplification de la vie des commerçants, baisse du coût du travail, fiscalité équitable, allégement des charges et du carcan administratif, accompagnement dans la transformation digitale, formation… avec, au menu, le remplacement de la Tascom, la suppression de la C3S, la suppression de toutes charges sociales au niveau du Smic, le doublement des seuils sociaux… Les propositions du CdCF, regroupées au sein du Manifeste pour défendre les 3,5millions d’emplois des hommes et des femmes qui font le commerce, ont été transmises aux principaux candidats à l’élection présidentielle qui sont venus répondre aux commerçants lors d’un grand oral, le 21?mars dernier, aux États Généraux du Commerce.
Ce que commerce veut… candidat fait promesse…