C’est la rentrée. On vous l’assène à toutes les sauces. Finie l’insouciance des vacances, là où souvent, en rentrant, on apprend “qu’ils ont fait passer en douce” une loi qui va nous plomber.
Alors, que s’est-il passé?
En vrac:
• Finances publiques: l’État devra trouver 33 Mds€ en 2013 pour ramener le déficit à 3%;
• Dette: l’euro touche son plus bas niveau historique depuis deux ans par rapport au dollar;
• Crise: on fête ses 5 ans?! Elle se porte toujours bien;
• Conjoncture: croissance nulle au 2e trimestre selon l’Insee. La France échappe à la récession mais enregistre 3 trimestres de stagnation.
• “Il faut sauver l’euro”: le feuilleton européen a tenu en haleine tout l’été les marchés financiers. Las. Les dirigeants européens ont préféré attendre. La BCE aussi. Mais l’accalmie est derrière nous. La rentrée promet une série de rendez-vous à hauts risques. Discipline budgétaire de rigueur.
• Décès: un capitaine d’industrie nous a quittés. Patrick Ricard est décédé brutalement le 17?août. Il avait mené l’internationalisation du groupe Pernod Ricard pour en faire le n°?2 mondial des vins et spiritueux.
• Politique: pour son discours de rentrée, François Hollande a promis “d’agir vite” pour gagner la bataille de la croissance et de l’emploi. Il a aussi préparé les Français aux “efforts” pour surmonter “une crise longue” et d’une “gravité exceptionnelle”.
• Carburants: Le gouvernement annonce une baisse jusqu’à 6 centimes d’euro par litre pendant 3 mois avant de trouver une solution pérenne. L’effort sera partagé à parts égales (3 centimes) par l’État et les pétroliers. Soit 1,50?euro d’économie sur un plein de 25 litres pour une facture de 300millions qui sera compensée par un redéploiement budgétaire. Soit de nouveaux impôts et taxes dans un contexte où le pouvoir d’achat est en berne et la croissance à l’arrêt.
• TVA: où l’on reparle de la hausse de la TVA sous prétexte d’une simplification des taux, au moment même où le gouvernement racle les fonds de tiroirs-(caisse) pour ramener le déficit public à 3%. Passée de 19,6% à 5,5% avant sa remontée à 7% pour la restauration et certains produits, la TVA à taux réduit pourrait disparaître, entraînant avec elle des suppressions d’emploi dans des professions subissant déjà une forte baisse de fréquentation. Côté restauration, Sylvia Pinel, Ministre du Commerce, réunit les professionnels ce lundi 10?septembre pour dresser le bilan du contrat d’avenir. Le député Thomas Thevenoud, en charge d’une mission d’expertise, menace de relever le taux, estimant que les engagements de la profession ne sont pas tenus. Et puis un nouvel acteur s’invite autour de la table des négociations. L’association Alimentation & Tendances, constituée notamment de membres du Snarr, appelle à une TVA simplifiée en fonction du service et non du lieu. Elle estime, ainsi, que le taux réduit de TVA de 7% se traduit par “un dispositif fiscal inégalitaire qui profite, notamment, aux grandes surfaces”. Exemple: les produits “traiteur” à emporter sont toujours taxés à 5,5% (GMS, charcutier-traiteur), alors que les salades avec couverts ou sandwichs emballés sont taxés à 7%. L’association souhaite voir la TVA ramenée à 5,5% pour tous les produits alimentaires à emporter dont la vente n’est pas associée à un service, sans référence à la notion de “consommation immédiate”. Et donc réserver la TVA à 7% aux services (restauration, livraison ou drive).
Bonne rentrée !