Le marché des produits laitiers chinois n’en finit pas de séduire les industriels de l’agro-alimentaire mondiaux. Alors que Nestlé vient d’ouvrir, en juin dernier, son troisième centre de recherche et développement à Dongguan, dans la province de Guangdong en Chine, c’est au tour du géant néo-zélandais Fonterra d’annoncer le rachat de 20% du capital du groupe Beingmate Baby and Child Food, quatrième producteur de lait chinois pour bébés, pour la somme de 391?M€. L’enrichissement d’une large partie de la population, l’urbanisation et l’occidentalisation des comportements alimentaires ont fait accroître de 13% par an la consommation chinoise de produits laitiers entre2008 et2013. “Avant 2000, les Chinois privilégiaient les protéines végétales, contenues, par exemple, dans les boissons au lait de soja ou de cacahuètes. Si celles-ci restent toujours consommées par les populations rurales, les urbains leur substituent le lait de vache” raconte Yves Dumoulin, directeur du bureau de Shanghai du cabinet Advancy, qui évalue aujourd’hui à 5% par an en volume la croissance du marché des produits laitiers chinois. “Mais le potentiel est énorme, renchérit ce dernier, la consommation de lait liquide n’est encore que de 7 litres par personne et par an, contre 70 litres en France?!” D’autant que si la demande ne cesse de progresser, l’offre nationale, elle, peine à suivre. “Le marché se divise en deux groupes: les fermes intégrées, qui sont la propriété de groupes laitiers et une myriade de petits exploitants sur lesquels les grands acteurs chinois maintiennent une pression sur le prix assez forte pour qu’ils soient incapables d’investir pour améliorer leurs installations ou les agrandir”, explique Yves Dumoulin. Résultat: la production nationale, déjà en déficit de 10millions de tonnes, ne croît que de 2% par an. Un manque que viennent combler les importations.
Volonté de contrôlePas