Des salles de marché aux champs de blé, il n’y a qu’un pas : celui qu’a franchi la société Agritel, cabinet de conseil indépendant spécialisé dans les matières premières agricoles. Parce que la volatilité des prix concerne toute la filière, Gautier Le Molgat, consultant chez Agritel, souligne l’importance de former les professionnels à une véritable stratégie d’achat et de vente, sur ces marchés. Pour faire face, d’abord, à la hausse des coûts de production, dans un contexte de libéralisation des marchés agricoles et de réforme de la PAC. Et pour répondre, ensuite, aux attentes de consommation d’une population mondiale toujours plus nombreuse.
Quel est l’état du marché mondial des matières premières agricoles en 2012?Sur le marché des oléagineux comme sur celui des céréales, la situation reste ultra-tendue. La récolte 2012 n’a pas été aussi importante que ce que l’on croyait. La sécheresse a touché des bassins de production qui sont d’habitude de très nets exportateurs, à savoir la Russie et l’Ukraine. L’Australie a divisé d’un tiers ses perspectives de récolte, de 27 à 20millions de tonnes et les stocks des États-Unis continuent de diminuer sous l’effet de mauvaises conditions climatiques au stade du développement des cultures ainsi qu’à leur récolte. L’Union européenne accuse, quant à elle, une production moyenne. Cette baisse des ressources disponibles a fait grimper les prix des matières agricoles, oscillants dans une fourchette de 250-280?euros sur le marché français, entre juillet et décembre dernier, avant de se replier principalement sous l’influence d’opérateurs financiers qui se sont désengagés des matières premières au profit de marchés