Sur ce marché inflationniste, la priorité des Français reste la gourmandise et le plaisir. Les industriels répondent à ces demandes et mettent au programme bien-être le skyr et les propositions sport.
« Le marché ne se porte pas trop mal. Depuis le début de l’année, il est certes en recul à -1,1 % en volume, mais c’est un moindre mal dans un contexte d’inflation intense. Par ailleurs, le marché se valorise depuis plusieurs années, avec une croissance valeur cette année très forte dans le contexte inflation de +15,4 % depuis le début de l’année. Nous sommes plus préservés que certains autres PGC car nous restons sur des produits du quotidien avec une valeur à l’acte qui reste limitée », analyse Flavia de Courlon, responsable catégorie et merchandising ultra frais chez Lactalis Nestlé.
Segmentation
Le marché se segmente en différentes catégories. La plus importante concerne les desserts qui représentent 21 % de parts de marché en volume mais qui décroissent de 4 % en volume (IRI P5). Ce sont des offres à la fois très valorisées et gourmandes. « Ceci a déjà été observé sur des crises passées », note-t-elle.
Le segment bien-être, « est en train de se réinventer, avec les allégés qui ne se portent pas très bien de façon transversale mais, en compensation, des offres émergent depuis quelques années, notamment les hyper-protéinées dont le skyr », développe-t-elle. Les grands acteurs du marché, Danone, Yoplait et Nestlé se positionnent sur cette offre dont le succès est fulgurant. Pour développer les moments de consommation, ce dernier lance un yaourt à la grecque et un skyr aux céréales destinés au petit-déjeuner sous marque Yaos et Siggi’s. Yaos stracciatella se décline en gros format et gagne en accessibilité dans le contexte inflationniste.
En sus, une offre sportive renforcée en protéines se développe à destination d’un public averti. Les yaourts à boire santé continuent leur progression, tandis que les offres au bifidus décroissent. L’offre sportive Lindahls se décline en références à boire, en plus du fromage blanc.
Basiques et gourmands
Les yaourts basiques nature ou aux fruits représentent le plus important segment. Viennent ensuite les yaourts gourmands aux fruits qui comportent plus de matières grasses et incluent également les fromages frais de spécialité, très en forme en termes de performances. Dans ce contexte, les produits pour les jeunes sont plutôt stables tandis que les alternatifs dont le bio, le végétal, le brebis et chèvre sont en fort recul, en raison de la baisse de pouvoir d’achat. « Le leitmotiv de la consommation reste le plaisir, la première attente et raison de consommation, puis le prix entre dans les considérations, avec le côté bien-être », conclut Flavia de Courlon.