En boucherie, les viandes se cherchent. Le marché continue de baisser mais les intervenants n’ont pas dit leur dernier mot. Entre tradition bouchère, néo-traiteur et snacking les professionnels s’organisent. Selon Kantar Worldpanel, le volume des ventes dégringole de -1,6% tous circuits confondus, à fin mars. Un score, certes, moyen mais pas un vrai décrochage par rapport à l’ensemble de l’alimentation. “Le marché des pièces de bœuf et autres viandes se tasse d’année en année au profit d’autres protéines moins chères comme la volaille ou les plats déjà préparés”, fait remarquer Aurélien Penot, responsable marketing chez Bigard. La viande est, et restera, un produit cher. La production française de bœuf, dont une bonne partie part à l’export en animaux vifs, baisse tandis que les importations augmentent. Ce qui fait partir les prix à la hausse. Jusqu’à 20% en deux ans. En outre, le secteur de la viande souffre d’un bruit de fond médiatique négatif que le récent horsegate n’a pas arrangé. “Sans compter le désintérêt pour la viande orchestré par le lobby anti-viande”, fait remarquer Gérald Dorin-Blanchard, directeur marketing d’Elivia. D’ajouter le retard marketing d’un secteur en mal de marques nationales et aux mains à 80% des MDD et des génériques et l’on comprend comment un marché aussi juteux (141?000 tonnes pour 1,42 Md €) a du mal à innover et, surtout, à déployer les moyens suffisants pour influer sur la demande.
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