Didier Crabos, le directeur général de Cofruidoc, coopérative languedocienne spécialisée dans les asperges, les pommes et les cerises, résume bien l’état d’esprit des producteurs de fruits et légumes en France : “L’image positive des fruits et légumes est utilisée par tout le monde sauf par nous ! Nous ne pouvons pas la mettre suffisamment en avant, par manque de moyens avant tout.” En France, la production de fruits et légumes frais a toujours été atomisée. Même associés au sein de coopératives, les producteurs français gardent des tailles incomparables avec des grosses entreprises industrielles ou même des coopératives fruitières ou légumières à l’étranger. “C’est dommage : souvent nous lançons de très bons produits qui ont nécessité de longues années de production, mais nous n’avons pas les moyens marketing adéquats pour assurer leur lancement en magasins !” explique un professionnel. La taille de beaucoup de producteurs et les faibles marges dégagées rendent, en effet, impossibles des dépenses comme les grosses campagnes marketing ou les innovations. La solution ? S’assembler de façon à pouvoir utiliser les mêmes ressorts que les autres secteurs : force de vente, innovations et communication.
Coopératives à marquesAvec 200 M€ de chiffre d’affaires consolidé, Blue Whale est le premier opérateur français en pommes, dont il produit près de 110 000 tonnes. Il produit également des kiwis, des prunes et du raisin. Blue Whale regroupe 250 fruiticulteurs au sein de 8 coopératives. Et pourtant, à en croire son directeur général, Alain Vialaret, son entreprise n’est pas une grosse entreprise. “Disons que c’est la moins petite en France ! Les Italiens ont des unités qui produisent jusqu’à 680 000 tonnes de pommes…” Autre poids lourd du secteur fruits et légumes en France, Saveol, coopérative leader en tomates. Elle en produit