Qui aurait pu imaginer, il y a moins de cinq ans, un tel rendez-vous? Du 8 au 10?avril dernier à Paris, porte de Versailles, s’est tenu la première édition du salon des allergies alimentaires et des produits “sans”. En quelques jours, la nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux et la manifestation a bénéficié de plusieurs sujets dans les médias. Organiser un événement de ce type peut sembler anodin pour certains. Pourtant, il rappelle l’intérêt croissant des consommateurs, certes, mais également des professionnels. Il faut dire que le marché des produits “sans” – gluten, lactose, sucre, viande – connaît, depuis cinq ans une croissance à deux chiffres, +48,8% en valeur en 2015 pour atteindre un chiffre d’affaires de 63millions d’euros (source IRI CAM P2 2016). Les fabricants se retrouvent, aujourd’hui, face à un acheteur à deux visages: l’allergique ou l’hypersensible et celui qui surfe sur la tendance. Parallèlement, le succès du rayon bio ne se dément pas. Le taux de pénétration a considérablement progressé. Il est ainsi passé de 54% en 2003 à 89% en 2015. 9 Français sur 10 consomment bio, au moins occasionnellement, et 65% des Français en consomment régulièrement, au moins une fois par mois, contre 37% en 2003 (baromètre Agence Bio/CSA “perception et consommation des produits biologiques”). Quant au chiffre d’affaires en GMS, il atteint 840millions d’euros, en hausse de +12,4% (Source: IRI CAM P2 2016). “L’emballement du marché est lié à une demande de fond, très forte, et un contexte médiatique anxiogène”, indique Guillaume Hannebicque, directeur des marques alimentaires Léa Nature. L’étude publiée par l’Organisation mondiale de la santé sur les effets nocifs de la consommation de viande rouge en octobre2015, la COP 21 en décembre et le reportage sur les pesticides diffusé à la TV en février dernier ont largement contribué à alimenter les craintes des Français quant au contenu de leur assiette. “Plus que jamais, le bio constitue aujourd’hui un refuge sécuritaire”, commente Guillaume Hannnebicque. Et les consommateurs historiques de bio – plus de 50 ans, urbain, CSP+, foyer de 1 à 2 personnes – sont désormais rejoints par une frange de la population plus jeune.
Innover comme sur le conventionnel L’innovation s’impose comme un critère de confiance. C’est à la fois important pour l’image de marque des intervenants mais, également, pour les consommateurs