Mettre un morceau de sucre blanc dans son café deviendra-t-il bientôt exceptionnel? Face à la baisse des ventes en hypermarchés et supermarchés, la question a le mérite d’être posée. Pour la deuxième année consécutive, et alors que le taux de pénétration atteint 94%, le marché du sucre traditionnel et des spéciaux affiche un recul de -4,8% en volume et -9,9% en valeur pour atteindre un chiffre d’affaires de 373,8millions d’euros (Source: Nielsen, données en CAM arrêtées au 24/08/2016 – Total HM+SM+HD). “La baisse des prix sur les sucres classiques impacte l’évolution du marché”, commente Marc de Forsanz, directeur marketing Saint-Louis. Cette catégorie, qui représente 73% des ventes, enregistre un recul de -6,8% en volume et -14,8% en valeur. “Cette déflation est liée à la guerre tarifaire que mènent les distributeurs”, ajoute-t-il. Par ailleurs, alors que l’année 2015 avait été bonne pour les sucres spéciaux, en raison d’une météo favorable aux confitures, le bilan de l’été 2016 est bien différent. Le soleil n’ayant pas été au rendez-vous. “La situation s’est dégradée, le marché a perdu 110?000 acheteurs”, indique Magalie Muraz, responsable marketing Béghin-Say.
Des classiques bien trop classiques Alors que le segment des sucres traditionnels peine à séduire encore les consommateurs (-6,8% en volume, -14,8% en valeur), les spéciaux résistent bien grâce aux innovations. Ils représentent désormais 44% du total marché du sucre en valeur (contre 42% l’année dernière), et tirent leur épingle du jeu avec une hausse de +2,3% en volume et un recul de -2% en valeur. L’engouement des Français pour le sucre de canne oblige les fabricants à innover sans cesse. Au-delà du goût, toujours plus plébiscité, cette variété bénéficie encore d’une image de naturalité très forte, un critère important dans l’acte d’achat à l’heure des scandales alimentaires en chaîne. Et enregistre