Au total circuits, l’univers du petit-déjeuner enregistre un chiffre d’affaires en croissance de +2,8% par rapport à 2017 mais des volumes (unités de consommation) en recul à -1,2%. Parmi les catégories les plus contributrices à la croissance du chiffre d’affaires, on retrouve les beurres (en hausse de +14,9% vs l’an passé) et les cafés dosettes (+9,4%). Ces 2 catégories sur-contribuent à cette croissance: en effet, elles représentent 18% du CA de l’univers PDJ mais 65% de ses gains en chiffre d’affaires.
Dynamisme des dosettes
Les cafés dosettes sont d’ailleurs très dynamiques en volumes puisqu’ils constituent la première source de gains UC pour l’univers PDJ. La catégorie est en croissance UC de +6,9% et représente près de la moitié des gains UC (46% précisément) alors qu’elle ne constitue que 6% des ventes… Parmi les catégories en croissance UC, on a également les Pains de mie à usage seul (en hausse à +2,6% vs l’an passé – 18,2% des gains UC) et les Pâtes à tartiner (en hausse à 3,7% vs l’an passé – 10% des gains UC).
Jus et laits en recul
Cela ne permet toutefois pas de compenser le recul de 12 catégories sur 24 avec en tête: les laits longue conservation qui constituent 40% des pertes (en retrait de -5% vs l’an dernier) et les jus de fruits ambiants qui représentent 32% des pertes (en retrait de -4,5%). A noter, à l’inverse, la bonne performance des sirops d’érable et assimilés en forte croissance en valeur (+16,3%) et volumes (+18,9%). Une dynamique qui n’est pas que la résultante d’un effet d’offre puisque celle-ci est en croissance de +5,1%.
Marie Giordanengo, consultante IRI
“La réduction de la teneur en sucre est le principal enjeu pour les acteurs du secteur”
“Si la croissance en valeur progresse sur la catégorie petit-déjeuner, le recul des ventes en volume se maintient, signe que celle-ci ne se porte pas bien. Le café dosettes contribue fortement à sa valorisation mais le dynamisme de ce segment ne parvient pas à compenser la faiblesse des volumes sur les autres marchés tels que le beurre, les cafés solubles ou torréfiés. Les jus de fruits ambiants, les viennoiseries industrielles et les biscuits sont également à la peine, pénalisés par leur image de produits industriels très transformés, trop gras et trop sucrés. Par ailleurs, les céréales ont souffert du récent bad buzz sur les pesticides qui a suscité la méfiance des consommateurs. D’une façon générale, la tendance de fond vers une alimentation plus saine s’entérine. Les jus de fruits frais et, tout particulièrement, le sirop d’érable sont en croissance. L’offre bio, bien représentée sur la catégorie, souligne cette aspiration à un retour aux produits naturels et tend à redorer l’image de ce marché. La réduction de la teneur en sucre est le principal enjeu pour les acteurs du secteur. Seul l’axe plaisir, notamment incarné par les pâtes à tartiner qui profitent d’une offre renouvelée, échappe au régime sans sucre. En outre, les compotes et barres de céréales, répondant aux besoins d’une consommation nomade, vont permettre aux marques de renouer avec la croissance.”