Entre la défiance des Français pour le label AB, un manque d’explications sur son cahier des charges et une demande d’accessibilité des produits, les intervenants du marché se doivent de mieux communiquer auprès des consommateurs.
Marketing, prix trop élevés, manque de transparence sur l’origine des produits… Le bio questionne de plus en plus. Face à ces interrogations, spécialistes historiques et marques issues du conventionnel doivent développer des initiatives pour apporter aux consommateurs des réponses concrètes. Avec, à court terme, l’ambition de leur réexpliquer les enjeux de l’agriculture biologique et son impact sur l’environnement et sur la santé. « Il faut rappeler que le bio n’est pas un label comme les autres. La prolifération et confusion actuelles entre différents labels du ‘mieux manger’ n’aident ni les consommateurs ni la pérennité des filières bio en France. À nos clients distributeurs et acteurs politiques de se montrer à l’écoute de cet appel des acteurs de l’écosystème de la bio pour soutenir l’ensemble de la filière », remarque Gautier Villiaume, directeur commercial du groupe Organic Alliance. « Avec un taux de pénétration de 9 foyers sur 10, il ne faut pas considérer comme acquis l’agriculture bio. Il faut réaffirmer l’impact et les garanties du modèle biologique. Cela passe par une campagne comme BioRéflexe, une campagne collective », ajoute, de son côté, Guillaume Hannebicque, directeur des marques alimentaires chez Léa Nature. Le groupe participe au financement de BioRéflexe, campagne lancée par L’Agence Bio, les interprofessions et la Maison de la bio, et a déposé 50 engagements avec, comme socle de base, l’agriculture biologique. Cet engagement s’accompagne d’une nouvelle campagne de pub. « Nous sommes allés à la rencontre de nos consommateurs partout en France et nous les avons interrogés sur notre marque Jardin bio étic pour qu’ils s’expriment. Nous jouons ainsi la carte de la transparence et du vrai », commente Guillaume Hannebicque.
Agir au sein du linéaire.
Pour rassurer, certains fabricants privilégient les actions en magasins. Nutrition & Santé multiplie la visibilité de sa marque en rayon à l’aide de kakemonos et de bons de réduction avec remises immédiates pour permettre au consommateur de tester les produits. « En septembre-octobre, nous déploierons une équipe d’animatrices en bout de rayon pour proposer des dégustations et des bons de réduction. Si la promotion et la dégustation s’avèrent des axes de développement indispensables, l’information passe également par des données disponibles sur l’emballage », raconte Aurèle Casemajor, cheffe de produit Céréal Bio. « Sur notre marque Bioday, nous testons actuellement une solution permettant aux consommateurs d’accéder à un grand nombre d’informations produits. Un QR code est placé sur chacune de nos trémies et propose une sorte de packaging virtuel pour toutes nos références vendues en vrac. Composition, valeurs nutritionnelles, informations de traçabilité, conservation… Tout est désormais accessible face au rayon vrac Bioday ! », témoigne Gautier Villaume. Des initiatives qui devraient permettre aux Français de renouer avec la confiance.