Dans un contexte inflationniste, les condiments tirent artificiellement leur épingle du jeu. Le marché semble s’orienter vers une baisse des volumes. Ceux qui ont su jouer la carte du Made in France sont moins soumis aux tensions d’approvisionnement. Par Catherine Batteux
Aléas climatiques, insectes ravageurs, pénurie, inflation, baisse du pouvoir d’achat, arbitrages de consommation des ménages… Ce sera encore une année compliquée pour les fabricants de condiments, « avec de fortes tensions d’approvisionnement sur les moutardes, notamment, catégorie par ailleurs très inflationniste, le tout au détriment des consommateurs », explique Thibault Crépy, account manager chez Circana. Les producteurs d’huile d’olive, de tournesol, de sésame, de moutarde et, par répercussion, tous ceux qui proposent des produits et assaisonnements intégrant ces ingrédients, sont logés à la même enseigne. Si bien que l’on assiste, « à une baisse transversale des assortiments en rayon, sur les moutardes, les cornichons et les légumes marinés en particulier », ajoute-t-il. De son côté, Matteo Neri, auteur d’une étude Xerfi sur « La fabrication de condiments et assaisonnements », publiée en mars dernier, confirme que « les moteurs historiques de la croissance – extension de l’offre et montée en gamme – céderont le pas à une rationalisation de l’offre – réduction du nombre de références dans les rayons – et au trading down, c’est-à-dire un report des consommateurs vers les marques entrées de gamme et les catégories de produits les moins chères ». Toutes les catégories sont en croissance valeur,