Après avoir enchaîné les années de croissance à deux chiffres, le marché de la bio en GMS s’essouffle. Entre surabondance de l’offre et guerre des labels, les consommateurs peinent à s’y retrouver.
Par Sidonie Wathier
Les points à retentir: un ralentissement confirmé et une rationalisation de l’offre
Mais que se passe-t-il donc sur le marché de l’alimentation bio ? L’année 2021, après un impact évident de la crise sanitaire, peine à retrouver des couleurs. Les consommateurs, en quête de produits sur toutes les catégories, investissent moins dans leur panier bio. Résultat ? L’an dernier, le marché a enregistré une baisse de -5,8 % en valeur pour atteindre un chiffre d’affaires de 5,4 milliards d’euros. Sur les deux premiers mois de l’année, la baisse est plus significative avec un recul des ventes de -7,2 % (source IRI). Côté distribution, la GMS subit cette évolution. Selon le baromètre de consommation Agence bio/CSA, publié le 9 mars dernier, les Français multiplient les sources d’approvisionnement. L’étude révèle un recul des achats bio en grande surface (69 % en 2021 contre 74 % en 2020) au profit des marchés et des artisans. Par ailleurs, les distributeurs, habitués aux croissances d’assortiment à deux chiffres, étudient les performances de chaque référence et rationnalisent sur tous les rayons, surtout ceux qui sont matures comme le lait et les produits laitiers au rayon frais. “Les chiffres sont négatifs et c’est nouveau. Nous rencontrons comme un trou d’air sur la bio. Après l’année historique de 2020, nous avons été moins confinés l’an dernier, le hors domicile a repris”, commente Emmanuel Pinteaux, directeur marketing des marques alimentaires Léa Nature. Une situation particulière sur les deux dernières années, à laquelle s’ajoutent la problématique du pouvoir d’achat des Français et l’élection présidentielle. Les produits bio restent plus chers que ceux du conventionnel et les foyers les plus modestes