“Nous ne sommes pas en France pour rien”, s’exclame, en préambule, Noëmie Buffet, Key Account Manager chez Kantar Worldpanel. Ce marché du fromage est des plus importants dans le paysage culinaire, au final très laitier, de notre pays: avec 257 millions d’actes de consommation par semaine, il touche, ainsi, 85% des Français de façon hebdomadaire et se place comme un des produits phares de notre quotidien, très proche du pain qui compte de son côté 234 millions d’actes d’achat. Très concrètement, le fromage représente un budget de 270 euros par an et par ménage et 47 actes d’achat à la semaine, soit une démarche quasi automatique.
Côté chiffresCe produit à la fois culturel, gastronomique et terroir enregistre une stabilité à la baisse en volume (voir chiffres). “Par rapport à l’ultra-frais et le lait qui, en revanche, sont en déconsommation, le fromage s’avère véritablement la valeur sûre du rayon produits laitiers”, continue-t-elle. Selon IRI, le marché croît en termes de chiffre d’affaires et évolue plus vite que le total PGC, même si, en 2014, un ralentissement de la croissance des volumes a pu être constaté, en raison d’une croissance moindre sur le e-commerce, d’un parc de magasins qui progresse un peu moins vite et du recrutement moins rapide de nouveaux consommateurs. “L’autre point du ralentissement est à rechercher en hyper et super, dans le rayon libre-service”, intervient Hervé Douillard, chef de groupe chez IRI. Par ailleurs, certains segments météo-sensibles et très saisonniers pâtissent, d’une année à l’autre, de mauvaises conditions climatiques. Parallèlement, toujours d’après le cabinet, l’activité promotionnelle est, elle aussi, ralentie, tout comme la progression de l’offre. Une proposition néanmoins très riche: 497 références en hypermarché pour 2014, en progression de 2,7% par rapport à 2013 (alors que les années précédentes comptaient des hausses plus spectaculaires, de l’ordre de +3,5 ou 5%). Cette offre connaît, d’ailleurs, chaque année, un certain nombre d’innovations: elles représentent 2% du chiffre d’affaires du marché en 2015. Le poids du fromage augmente, également, chaque année: il représentait, ainsi, 5,6% du chiffre d’affaires des PGC. Au final, le marché du fromage se dynamise sur le long terme – même s’il connaît quelques fluctuations – via une valorisation de l’offre apportée au marché qui reste importante.
Dans la familleLe fromage comme valeur refuge en temps de crise? Pourquoi pas… C’est un aliment plaisir, de partage, de satiété avec une dimension nutritionnelle forte et non focalisée sur l’aspect gras, comme on pourrait le penser. Les mères de famille en font fréquemment un aliment d’initiation