"Le Gouvernement veut multiplier par 2,6 les taxes sur la bière. C’est une mesure insensée, injuste et dangereuse", s’insurge l’association Brasseurs de France. Pour un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros, les brasseurs payent, aujourd’hui, 337 millions d’euros de taxes directes sur la bière et en paieront, demain, plus de 800 millions d’euros. "Quel secteur pourrait supporter un tel choc ?, questionne l’association. Alors que le secteur a déjà vu son marché baisser de 30% en 30 ans, cette mesure va le fragiliser encore davantage".
Brasseurs de France estime la mesure injuste parce que la bière ne représente que 16 % de la consommation d’alcool en France. Injuste, également, parce que la mesure amputera le pouvoir d’achat des consommateurs avec un prix de vente qui devrait augmenter de 20 à 25% selon les produits et les circuits. "C’est une catastrophe pour l’ensemble de la filière, réagit Pascal Chèvremont, délégué général de l’association Brasseurs de France. On tue dans l’oeuf le développement du secteur, car, avec un pouvoir d’achat restreint des consommateurs, la consommation va diminuer. Elle n’est déjà que de 30 litres par habitant par an en France, contre une centaine chez nos voisins belges, allemands ou britanniques".
La mesure est estimée dangereuse en remettant en cause les investissements passés et à venir" du secteur, les perspectives de développement et d’embauches. Aujourd’hui, la brasserie représente 3 000 emplois directs et 65 000 emplois sur l’ensemble de la filière. "Il est à craindre des réorganisations et des fermetures de sites. L’augmentation de la taxe menace, ainsi, la survie d’un tissu de 450 PME ancrées dans les territoires et pourvoyeuses d’emplois de proximité", conclut l’association qui appelle les pouvoirs publics à "revoir cette taxation et à envisager des mesures de financement de la protection sociale compatibles avec la compétitivité des entreprises".
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