Alors que le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, vient de déposer à l’Assemblée nationale son projet "pour la croissance et l’activité" qui prévoit, entre autre, une extension du travail le dimanche jusqu’à douze dimanches par an au lieu de cinq actuellement, la Fédération Française du Négoce de l’Ameublement et de l’Équipement de la Maison (Fnaem) exprime son approbation…Et quelques réserves. "Les distributeurs de meubles estiment ce projet raisonnable mais perfectible", a déclaré la fédération, dans un communiqué.
Si les professionnels du secteur se déclarent d’abord favorable à l’élargissement et à la pérennisation de l’ouverture dominicale en Ile-de-France, ils insistent néanmoins sur la nécessité de dépasser les limites actuelles des PUCE en permettant une "ouverture optimale et juridiquement sécurisée de tous les magasins d’Ile-de-France qui le souhaitent, sans exception locale". En outre, ils préconisent de réserver à la région un traitement d’exception pour la totalité de son territoire et sans limitation de durée, sous l’autorité décisionnaire du seul Préfet de Région.
Selon la fédération, l’Ile-de-France représente 25% du marché français de l’ameublement. 20% à 25% du chiffe d’affaire des magasins de cette région est réalisé le dimanche et 20% des effectifs de la branche y sont employés (soit 13000 salariés).
Ouvertures économiquement justifiées
D’autre part, la Fnaem estime judicieuse la préoccupation de proportionner partout ailleurs le nombre d’ouvertures dominicales annuelles des magasins à ses réelles justifications économiques. "L’ouverture dominicale n’est pas une fin en soi. Pour qu’elle soit synonyme de croissance et d’emploi, encore faut-il qu’elle soit rentable et donc localement proportionnées aux réels besoins et habitudes des consommateurs" a commenté Didier Baumgarten, président de la Fnaem.
La fédération rappelle qu’une soixantaine d’accords sociaux ont été négociés et signés avec les syndicats locaux de salariés, ainsi qu’avec l’appui du ministère du Travail, depuis 2008. "Ces accords départementaux ont permis de définir des contreparties sociales au travail dominical dans l’ameublement (doublement salaire, repos compensateur, délai de prévenance, volontariat), de proportionner le nombre d’ouvertures locales à ses réelles justifications économiques et sociales locales (entre 4 et 7 dimanches selon les départements) et de définir un calendrier local d’ouvertures adapté à la saisonnalité du marché de l’ameublement", indique la fédération. Une discipline collective visant à éviter la concurrence déloyale avec les autres secteurs d’activité.