A l’occasion du Sial 2018, Nielsen s’est penché sur les comportements alimentaires des Français, et aux régimes suivis par ces derniers. L’enquête révèle qu’en majorité (70% d’entre eux), les Français déclarent manger de tout, tout en essayant de manger équilibré (73%), et pour plus de la moitié d’entre eux, les repas sont toujours une occasion de partager un moment en famille ou entre amis, et ils préfèrent la cuisine familiale française.
Néanmoins la moitié des Français surveillent ce qu’ils mangent, et pour certains cette surveillance va jusqu’à prendre des mesures draconiennes en termes d’alimentation. Si les régimes existent depuis longtemps, pour des raisons médicales, (22%), allergies, diabète…, ou pour surveiller son poids (42%), de nouvelles tendances commencent à se répandre, comme les régimes ayurvédiques ou paléolithiques.
Quel est le poids de ces régimes dans la société ?
Au-delà du sans gluten, du sans lactose, des végétariens et vegans, 7% des Français suivent un régime ayurvédique, c’est-à-dire considèrent que la nourriture est un aliment/médicament pour le corps et l’esprit. 3% ne mangent que des aliments crus, et 2% ont une alimentation paléolithique, mangeant beaucoup de végétaux non transformés et de protéines, et peu voire pas de céréales, légumes secs et produits laitiers.
“Ces chiffres semblent certes petits, mais ils traduisent une peur face aux aliments transformés, et sont in fine une forme de protection face aux dangers perçus par ces foyers. Pour les industriels, les recommandations de bon sens, transparence, limitation du nombre d’ingrédients, traçabilité, origine sont la meilleure réponse aux attentes consommateurs”, commente Isabelle Kaiffer, directrice insights consommateurs chez Nielsen.
Les Français, plus bio-locaux que les allemands
L’étude a abouti à la définition d’une typologie en 7 groupes pour caractériser la relation des Français à leur alimentation. Pour le moment la photographie de la population face à la nutrition reste plutôt classique, les traditionnels et les conviviaux représentent 45% des ménages français et dominent encore les autres comportements alimentaires. Suivent les "vite fait", adeptes du sans cuisine.
“Il faut souligner que les bio-locaux, qui associent leur penchant pour les produits bio à l’achat de produits locaux, représentent déjà 1 foyer sur 6, comme les vite-fait. La surprise vient également de ces 6% de Français pour qui le bien-être animal a une influence sur leur comportement d’achat alimentaire, les amenant à consommer moins de produits carnés et charcuterie”, complète Isabelle Kaiffer
La variable temps (passé à faire les sources, à faire la cuisine) est une clé de lecture supplémentaire pour comprendre la répartition des consommateurs selon les différents groupes. Aux deux extrêmes se retrouvent les vite fait (les courses et la cuisine sont réduites au minimum) et les bio-local qui se rendent fréquemment en magasin (petits paniers, produits frais…) et passent le plus d’heures en cuisine.
Une typologie similaire a été réalisée en Allemagne : les Français s’avèrent plus souvent bio-locaux (17% des foyers) que leurs voisins (12%), un peu plus souvent tradis également (29% vs 27%). Inversement les Allemands se distinguent par une proportion plus significative d’esthètes (9% vs 5% des Français).
Les groupes en synthèse
1/ Les tradis cuisinent tous les jours et consacrent beaucoup de temps aux courses, ainsi qu’à la cuisine. Manger est très important pour eux. Ils privilégient les aliments bon marché et la quantité aux labels de qualité. Ce sont plutôt des foyers plus âgés.
2/ Pour les vite-fait, la cuisine, l’alimentation et la nutrition sont peu importantes. Ils cuisinent rarement et le facteur temps est décisif. Ils privilégient les produits finis, achètent souvent des snacks. Ce sont plutôt des jeunes familles.
3/ Les conviviaux mangent de tout et ont une alimentation assez traditionnelle, suivent peu les tendances alimentaires. Le plus important pour eux, dans l’alimentation, c’est le goût.
Ils aiment se faire plaisir, sans se priver et sans faire attention.
Ce sont plutôt des familles, souvent en zone rurale.
4/ Les bio-locaux mangent des produits saisonniers, préfèrent les produits bio et/ou locaux, par respect pour l’environnement et pour soutenir leur région, mais aussi pour la fraîcheur, la qualité, et la traçabilité des produits.
Ce sont plutôt des couples plus âgés, et aisés.
5/ Les régimes : ces foyers suivent un régime alimentaire et font attention à certains aliments (gras, sucre, cholestérol) ou mangent des produits «sans» (sans gluten, sans sucres ajoutés…). Un comportement adopté pour des raisons de santé : ils sont malades ou en tout cas se sentent mieux en suivant ce régime.
Parfois, ils sont influencés par un proche.
6/ Suite aux récents scandales sur les risques alimentaires ou les pratiques d’élevage, les foyers ‘conscience animale’ sont sensibles à la cruauté envers les animaux. Ils limitent leur consommation de viande et sont contre l’abattage. Ce sont plutôt des mono-foyers, souvent urbains, avec animal de compagnie.
7/ Les esthètes font attention à leur alimentation, la nutrition est un sujet capital pour eux, pour se sentir mieux physiquement, surveiller leur poids, ou améliorer leurs performances physiques et mentales.
Ils sont plutôt jeunes et urbains.
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