Misako déploie la RFID

Misako est une enseigne de vingt ans spécialisée dans la vente d’accessoires: sacs à main à prix très abordables et tendance, articles de voyage (valises, porte-ordinateurs), foulards, ceintures et bijoux… Le distributeur est présent dans trois pays, majoritairement en Espagne “où nous avons connu une forte croissance il y a 10 ans. Nous y avons installé environ 180 magasins comprenant 50 à 60?m² de surface de vente”, souligne Jean-François Thuilliez, vice-président directeur général de Misako. Le deuxième pays en importance est le Portugal avec 21 magasins et le troisième, la France, avec 11 magasins. Misako propose environ 2?000 références sur une collection qui se renouvelle deux fois par an mais qui comprend des nouveautés chaque semaine. Sur ces bases, la problématique d’inventaire est forte. “Nous passions beaucoup de temps à réaliser des inventaires. Mis à part une vingtaine de magasins connaissant un flux clients très important, avec deux à trois personnes à temps complet en permanence, l’essentiel de nos points de vente n’emploie qu’une responsable des ventes et une vendeuse. À elles, donc, de servir les clients et de s’occuper des réceptions en magasin. Même si nous essayons de minimiser le temps passé en inventaires avec des processus tournants, ceux-ci restent très demandeurs de temps”, développe-t-il. Par ailleurs, la recherche d’article par scan de codes à barres dans la surface de vente ou dans la réserve s’avère difficile et pas toujours fiable. Si ces inventaires tournants sur un nombre réduit d’articles sont réalisés en une demi-heure, il n’en est pas de même pour un inventaire complet qui mobilise trois personnes pendant 6?heures. La difficulté provenant, principalement, de la manipulation de produits de taille réduite comme les bijoux ou les ceintures. La RFID entre en jeu “Nous attendions que la technologie soit éprouvée avant de la mettre en place. Certains grands acteurs comme Zara, le groupe Unitex et Décathlon très présent en Espagne, ayant passé le pas, nous nous y sommes intéressés de près. En tant que consommateur, nous avons parallèlement vu la technologie se déployer”, se souvient le vice-président, directeur général de l’enseigne. Misako entre alors en contact, en fin d’année 2016, avec Nedap qui présente ses solutions et équipe le magasin pilote de Barcelone, lequel ré-étiquette pour l’occasion ses produits en RFID. “La direction était bouche bée de voir l’utilisation de la RFID avec nos produits et nos contraintes. La simplicité d’utilisation du système nous a convaincus d’aller dans cette voie”, poursuit-il. Un pari que prend alors Misako qui déploie actuellement la RFID dans toutes ses enseignes espagnoles. En préalable, elle doit cependant faire étiqueter ses produits à la source, sachant qu’elle se réapprovisionne plusieurs mois à l’avance. La collection 2017 équipée de tag RFID est, ainsi, le reflet de sa nouvelle organisation. Pour ce faire, un travail de collaboration a été initié avec ses fournisseurs, pour la plupart asiatiques. Un partenaire réalise la conception de l’étiquette avec Misako, intègre la pile, la mémoire et l’antenne puis programme, le tout cohabitant avec le code à barres. Le fournisseur de vêtements reçoit, alors, un ordre de commande produits de Misako en même temps que la commande d’étiquettes auprès du fournisseur d’étiquettes qui les lui fait alors parvenir. “Nous avons une vingtaine de fournisseurs. Certains commençaient déjà à entendre parler de cette technologie, d’autres étaient moins avancés. Leur travail est simplifié dans la mesure où ils ne produisent plus du tout les étiquettes”, justifie Jean-François Thuilliez. Très bientôt La plate-forme unique catalane réceptionne les marchandises par containers. Ses processus logistiques ont été adaptés avec un double objectif: le contrôle de la qualité de l’étiquette et celui des quantités. Si à ce jour, les résultats sont performants, peut subsister l’erreur d’une possible interversion des étiquettes par le fournisseur, ce que doit permettre de révéler la lecture en arrivée. En raison du non équipement de tags RFID des produits, la lecture automatique n’est pas encore prévue en sortie d’entrepôt, mais le sera en début d’année prochaine. Pour leur part, les magasins seront équipés à partir de mai2018, le temps de former le personnel à cette nouvelle manipulation. Un inventaire complet par semaine sera alors pratiqué en 25 minutes, selon le temps estimé sur le magasin pilote, pour une fiabilité attendue de 98% et un gain de chiffre d’affaires estimé à 3 à 4%…

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