Évalué à 421millions d’euros en grande distribution(1), le chiffre d’affaires de l’hygiène féminine se répartit entre les serviettes hygiéniques (53,5%), les protège-slips (24,2%) et les tampons (22,3%). Alexandre Petiot, consultant chez Nielsen, commente: “Le marché est quelque peu morose et subit une vraie dévalorisation avec un repli à -2,9% en valeur cette année, alors que les volumes reculent à -0,9%”. Cette tendance négative est transversale au marché. Les tampons sont le segment le plus en recul (-6,7% en valeur) et, notamment, les tampons sans applicateur (-9,6%). Les protège-slips ne sont pas épargnés (-2,4%) ainsi que les serviettes (-1,4%) qui représentent 225millions d’euros, soit plus de la moitié du marché.
Une baisse des prix répercutée par les distributeurs Des chiffres imputables à deux facteurs, le plus important étant le changement de TVA, passée de 20 à 5,5% sur ces produits jugés de première nécessité. Une diminution de prix que les distributeurs ont répercutée. “Il s’agit là d’un changement structurel avec une baisse des prix de 12% qui s’est ajoutée aux baisses de prix régulières sur ce marché”, note Élisabeth Airiau, responsable marketing chez Johnson & Johnson pour les marques Vania et Nett. Seconde explication de la contraction du marché: la médiatisation des risques liés à l’usage des tampons. Les femmes sont aujourd’hui plus méfiantes par rapport aux composants de ces produits, des études en ayant révélé le danger potentiel. Aussi, “la réglementation doit évoluer, les notices devant être claires afin d’offrir une information transparente sur la composition des tampons. Il s’agit de sécuriser les utilisatrices”, explique Bob Streefer, consultant pharmaceutique pour la marque V-Veil. “Nous avons communiqué sur la composition de nos produits sur nos sites internet pour rassurer les consommatrices, relève Élisabeth Airiau. Mais concernant l’impact sur les ventes, il est trop tôt pour en juger, la tendance pouvant encore évoluer, le pic de consommation de tampon étant en été”. Certaines femmes se tournent d’ores et déjà vers les coupes menstruelles appelées aussi “CUP”