Bye bye Royaume-Uni. Le coup de bambou du référendum passé, les inquiétudes planent sur la nature des relations commerciales entre les entreprises françaises et anglaises. L’Ania, la voix des industriels de l’agroalimentaire, tire la sonnette d’alarme. Quid des droits de douane? Le Brexit va-t-il peser sur les exportations, dont le Royaume-Uni représente 7% en valeur, et infléchir un peu plus un solde commercial français déjà dans le rouge? Autant de questions auxquelles il est trop tôt pour répondre. Le peuple anglais lui-même semble hésiter, reculer, et tarde à appliquer le fameux article?50 qui entérinera sa sortie définitive de l’Union européenne. Aujourd’hui, rien n’est plus incertain que l’avenir économique de l’Europe.
Certains affirment leur position. C’est le cas de Bord Bia, l’organisme en charge du développement et de la promotion de l’industrie agroalimentaire et des boissons irlandaises qui déclare vouloir soutenir et collaborer avec le Royaume-Uni “afin de maintenir et consolider une relation commerciale vitale”. D’autres s’interrogent sur le destin d’une Europe affaiblie. Pour le tonitruant Michel-Edouard Leclerc, “il est temps de reprendre la main” et de renforcer – si ce n’est construire – une véritable coopération entre les États membres. L’union fait la force. Mais pour cela, il faudra de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. En serons-nous capables? Le défi est de taille, car l’économie, elle, n’attend pas.
Les choses vont vite, très vite. Avec Internet, le commerce n’a plus de frontières. Même les barrières de la langue explosent en vol grâce aux messageries instantanées – la nouvelle marotte des marques pour s’adresser directement aux consommateurs. Les e-commerçants, aussi, vont pâtir de la sortie anglaise et pourraient bien réfléchir à deux fois avant d’investir le marché britannique. Dommage. Car, à l’heure où l’on ne parle plus de commerce connecté mais de commerce augmenté, le champ des possibles s’ouvre dans le monde du retail et se priver d’un territoire, c’est un peu comme laisser sa part de gâteau aux autres.
Gageons que, l’été arrivant, avec son lot de soldes annuels et de trêve vacancière, les acteurs du commerce trouveront les ressorts pour surmonter la crise et parer les coups à venir. Car de grands chantiers les attendent, à commencer par la mutation digitale des magasins, la relation client et la qualité des produits. La rentrée va être chargée. Paris Retail Week, New Shopping Experience, SIAL… Tous ces rendez-vous seront l’occasion de faire le point sur le premier semestre et de préparer 2017. Autre année, autres mœurs. D’ici là, Points de Vente vous souhaite de bonnes vacances et vous donne rendez-vous le 5?septembre pour le prochain numéro.
Bonnes vacances !
Rendez-vous le 5 septembre