L’urgence est là. Implacable. N’en déplaise aux dinosaures climatosceptiques. Pour avoir encore une chance de pouvoir adapter nos sociétés aux dysfonctionnements climatiques en cours, il faut réussir à contenir le réchauffement climatique en deçà de 2?°C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle à l’horizon 2100, soit 1,5?°C de plus qu’actuellement. Et pour cela, commencer drastiquement à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) avec une inflexion visible dès 2020, une division par 3 en 2050 (par 4 pour les pays développés) et une quasi-neutralité carbone à la fin du siècle. Car plus on s’éloigne de cette trajectoire, plus les événements climatiques extrêmes seront importants et fréquents: sécheresses à répétition, élévation du niveau de la mer, salinisation des océans, fonte des glaces et du permafrost… Et plus les conséquences seront irréversibles et dramatiques: productions agricoles en baisse, sécurité alimentaire en jeu, réfugiés climatiques, conflits liés à l’accès aux ressources, à la nourriture, à l’eau… Un coût environnemental, humain et économique insoutenable. Des enjeux d’autant plus vitaux qu’il faudra nourrir 9?milliards d’humains à l’horizon 2050. Et que l’alimentation représente 20% des émissions de GES au niveau mondial (27% en France).
C’est tout l’enjeu de cette COP pas comme les autres. La 21e Conférence des Parties qui se tient à Paris doit transformer les promesses faites, en 2009, à Copenhague où les États s’étaient engagés à trouver des solutions pour contenir le réchauffement climatique en deçà de ces 2?°C. Contrairement aux COP précédentes, Chefs d’État et Gouvernements étaient présents à l’ouverture afin de donner une impulsion politique aux négociations. Objectif: trouver un accord universel (applicable par tous et appliqué par tous), contraignant, ambitieux et flexible selon les capacités de chacun. 196 contributions étaient attendues en amont de la COP21. 186 ont été reçues. Elles couvrent 95% des émissions mondiales de GES. Mais avec ces contributions sur la table, “nous n’en sommes qu’à la moitié du chemin”, prévient Jean Jouzel, climatologue. La trajectoire pointe, pour l’heure, 3?°C de réchauffement. Un point positif en regard des hypothèses de départ qui tournaient autour de 4 à 5?°C.
Au-delà de la prise de conscience politique, les acteurs privés, comme ceux de la société civile, ont pris la mesure des enjeux. En témoignent les initiatives prometteuses mises en œuvre par les enseignes et les marques, à la fois dans la prise en compte des cycles de vie des produits mais, aussi, de la conception et de l’aménagement vertueux des points de vente: filières qualité, agroécologie, produits responsables et locaux, agriculture bio, lutte contre le gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne, économie circulaire, réduction et recyclage des emballages, traitement et valorisation des déchets organiques, production de biocarburants, véhicules roulant au biométhane, économies d’énergie, éclairage par LED, fermeture des meubles froids, déploiement de fluides réfrigérants naturels, sourcing responsable, mutualisation des approvisionnements et des livraisons… et, surtout, la sensibilisation des équipes aux enjeux. Le modèle actuel touche à sa fin. Les contours d’un nouveau système se dessinent, où la croissance sera davantage tirée par la valeur plutôt que le volume. Avec, à la clé, un moteur, l’innovation, où chacun peut apporter sa pierre.
Toute l’équipe de Points de Vente
vous souhaite de très bonnes fêtes
et vous donne rendez-vous
le lundi 25 janvier 2016