Question de choix

À la demande de la Commission européenne, EY a mené une étude inédite (en collaboration avec Arcadia International et Cambridge Econometrics) pour comprendre la façon dont le choix offert au consommateur avait évolué dans le secteur alimentaire au sein de l’Union européenne sur la dernière décennie, et déterminer quels étaient les facteurs qui avaient pesé sur ces évolutions. C’est la première fois qu’une étude a l’ambition de couvrir un périmètre aussi vaste en termes de période, de périmètre géographique et d’exhaustivité des produits: EY a, ainsi, construit une base exceptionnelle de plus de 11millions de données quantitatives, intégrant les assortiments complets pour 23 catégories de produits de 343 magasins, situés dans 105 bassins de consommation dans 9 États membres de l’UE, et portant sur une période qui s’étale de 2004 à 2012.Deux types de choix ont été pris en compte dans l’étude: d’une part, le choix de magasin, défini comme le nombre de magasins auquel un consommateur a accès à une distance raisonnable (zone de consommation1), et d’autre part, le choix en produits alimentaires, défini comme la gamme de produits disponibles sur les rayons de la grande distribution, mesuré à partir du nombre de codes-barres différents en magasin, mais aussi en termes de variété de formats d’emballage, de prix et de fournisseurs. Contre toute attente, les résultats de cette étude révèlent une forte hausse du choix en matière de produits alimentaires: non seulement en nombre de magasins au sein des zones de consommation (+1,6% par an en moyenne entre2004 et2012), mais aussi au niveau du choix disponible dans leurs linéaires, qui a connu une croissance moyenne annuelle de 5,1% par an sur la même période. Notons que, malgré un niveau de départ nettement inférieur, les discounters ont enregistré la plus forte croissance en nombre de produits (+8% par an en moyenne), alors que les hypermarchés ont enregistré une croissance de 5,2% et les supermarchés de 3,6%. Les catégories de produits ayant montré la plus forte croissance du nombre de produits sont notamment la charcuterie-traiteur, les céréales, le fromage, les plats cuisinés surgelés et les entrées-pizzas surgelées, avec une croissance moyenne annuelle de l’ordre de 6%. Les catégories beurre-margarine et jus de fruits, quant à elles, ont enregistré le taux de croissance annuel le plus faible, de l’ordre de 2%. De façon similaire, le choix de format d’emballage de produits disponibles dans les magasins a augmenté dans tous les États membres, dans toutes les catégories de produits et dans tous les types de magasins. L’évolution du choix en termes de format d’emballage diffère considérablement selon les catégories de produits. Les céréales, le café, l’huile et l’eau minérale ont connu la plus forte croissance annuelle au cours de la décennie, tandis que les desserts, légumes surgelés, fromages et beurres-margarines ont enregistré les taux de croissance les plus faibles. Plus de choix sur les produits et fournisseurs, moins sur les prix Par ailleurs, les résultats de l’étude battent en brèche une idée reçue largement répandue, selon laquelle la crise aurait limité le choix en termes de nombre de fournisseurs. En effet, les résultats révèlent que ceux dont les produits sont proposés sur les rayons des magasins ont globalement augmenté entre2004 et2012. Comme pour les autres mesures du choix, les tendances varient selon les zones de consommation, les catégories de produits et les types de magasins. Le choix de fournisseurs disponibles en magasins a augmenté dans tous les États membres de 1,7% par an en Italie à 6,4% par an en Espagne au cours de la période 2004-2012. La croissance avant 2008 a été plus forte (entre 2,1% en Belgique et 9,9% en Pologne) qu’après 2008 (entre -0,8% en France et 6,8% en Belgique). Enfin, seule mesure du choix pour laquelle une tendance générale négative a été observée au cours de la période étudiée: la fourchette des prix proposée aux consommateurs dans une catégorie de produits donnée s’est globalement réduite de 2004 à 2012. Ainsi, à mesure que la fourchette2 des prix se resserre, le choix du consommateur aura davantage tendance à porter sur d’autres critères, telle que l’origine, la qualité, la marque ou le packaging. Une tendance favorable au pouvoir d’achat donc, et qui leur ouvre également un éventail de choix plus vaste en termes de produits offrant des bénéfices pour le bien-être et la santé. Une tendance qui trouve, toutefois, ses limites dans le choix poussé à l’extrême, le “trop de choix” ne rimant pas forcément avec le bon ou meilleur choix pour le consommateur… 1. La zone de consommation délimite un espace qui inclut l’ensemble des magasins de la grande distribution auquel un consommateur a accès pour faire ses courses habituelles, calculée par rapport aux temps de parcours, différents selon le type de zone d’habitation (rurale, intermédiaire, urbaine). 2. Les données Nielsen Opus contiennent de nombreuses incohérences (partiellement corrigées) amenant à une analyse moins robuste sur les prix. 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Produits alimentaires