Une minute avant que l’alarme ne sonne, Laurent regarde son iPhone avant même s’être levé du lit, comme 85% de Français (Étude Kerensen Consulting). En vue de la préparation du semi-marathon, il a besoin de baskets. Il a reçu un email de sa marque préférée pour venir découvrir la nouvelle collection, en avant-première, avec la possibilité de réserver une paire à sa pointure depuis son mobile, puis l’essayer en magasin. Il précise son heure de passage: samedi à 11?heures. Un SMS de confirmation lui est envoyé la veille. Une fois à proximité du magasin, il reçoit une notification depuis l’application de la marque pour lui proposer d’être géolocalisé. Il accepte. Un message est ensuite envoyé sur la tablette du vendeur pour le prévenir que son client est arrivé dans la boutique. Scénario idéal. Qui peut encore aller plus loin. Dans son centre d’innovation, Industry Solution Center, IBM propose un “personnal shopper”, conçu à partir du système d’intelligence artificielle auto-apprenant Watson. Par sa capacité de calcul et de stockage de données, il est capable d’interagir en langage naturel. Si Laurent a une baisse de régime, et perd en vitesse lors de ses courses à pied, l’assistant personnel via son application sur iPhone, pourra lui suggérer de prendre de la vitamine D. Voire de lui proposer directement des recettes à base d’aliments qu’il a l’habitude de consommer en se référant à sa liste de courses préalablement enregistrée. Car Chef Watson a numérisé le goût humain avec l’aspect chimique et olfactif. “Nous entrons dans l’ère du “next best action” avec l’émergence de processeurs de neuromorphie: un système électronique au raisonnement comparable à la structure de notre cerveau”, projette Henri Thouvenin, directeur analytics business unit chez IBM. Sauf que pour le moment, ces technologies sont encore loin d’être démocratisées. En tout cas en France. Faire de la mobilité un enrichissement d’expérience de consommation devient tout juste une réalité. La première étape consiste à avoir une interface ergonomique sur un petit écran. Sans superflu. Mais les entreprises ont dû d’abord créer leur site web avant de s’intéresser au mobile. Et dans la précipitation, elles en ont fait un copier/coller.
“Mobile first?!”Désormais, il faut penser à l’envers. Le concept “mobile first” consiste à designer un site en version mobile d’abord, avant de l’adapter sur des écrans plus larges. De cette manière, la navigation est simplifiée, les contenus sont lisibles et le taux de conversion sur le mobile est garanti. C’est d’ailleurs ce que pousse à faire Google. Le 21?avril 2015, l’américain a mis à jour son algorithme de recherche. Son objectif: favoriser les sites “mobile friendly” pour que lors d’une recherche Internet depuis un smartphone, les sites adaptés aux mobiles apparaissent en première page du moteur de recherche. Les autres sont classés après les 10 premiers résultats. Conséquence: perte de trafic.