Comment a évolué le consommateur au cours de ces dix dernières années? Gilles Degroote: Il y a eu une vraie prise de conscience de la part des consommateurs. Avec la crise, la peur de l’avenir et les nouveaux enjeux environnementaux, ils savent que demain sera différent. Nous sommes arrivés au bout d’un certain modèle économique et social que seuls 6% des Français veulent d’ailleurs préserver, en attendant que l’orage passe. Pour tous les autres, il est temps de se mobiliser face aux changements climatiques et aux dégradations environnementales. Et les enseignes peuvent y contribuer. Au cours de notre enquête, 33% des personnes que nous avons interrogées estiment que les distributeurs – et 35% en ce qui concerne les marques – ont un rôle très important à jouer pour agir concrètement en faveur du développement durable. Signe qu’il y a un vrai enjeu stratégique pour les entreprises à adopter des solutions moins énergivores et à rassurer les consommateurs sur la qualité des produits. Car la désintermédiation et les circuits courts, s’ils restent encore marginaux, vont peu à peu se démocratiser à mesure que tout le monde sera habitué à faire ses courses sur le mobile.
Comment la GMS peut-elle s’adapter à ces changements? Dans un contexte de forte défiance des consommateurs vis-à-vis des marques, les garanties de qualité sont devenues primordiales. Le bénéfice santé est d’ailleurs le premier argument à inciter les gens à consommer des produits bio. Comme le révèle notre baromètre, 69% des Français pensent que la qualité des produits qu’ils achètent s’est dégradée. On observe même, pour une partie d’entre eux, une forme de rejet des produits