Quelles évolutions constatez-vous dans la supply chain sur les produits de grande consommation en grande distribution?Nous sommes passés progressivement d’une fonction d’approvisionnement et logistique assez classique, avec des stocks dans des entrepôts qui réapprovisionnent des magasins, à quelque chose de beaucoup plus complexe. Si cette approche classique prévaut encore sur un certain nombre de flux, elle n’est, en revanche, plus du tout adaptée aux nouvelles exigences du commerce, notamment face à l’émergence d’une offre de plus en plus large, mais, surtout, à l’arrivée d’Internet. Symboliquement, on peut dire qu’Internet est au commerce ce que le théâtre moderne est au théâtre classique.Le théâtre classique, c’était l’unité de lieu, l’unité de temps et l’unité d’action. La pièce se passait en un seul endroit, sur une seule journée avec une action phare. Et, d’un seul coup, avec le théâtre moderne, tout est remis en question. Je crois que, de la même manière, le commerce classique, c’était un flux physique vers des points de vente où les clients, disposant d’une information très disparate, venaient sur place initier trois actions: sélectionner le produit, le payer et en prendre propriété. Au même endroit, au même moment. Internet a fait voler tout cela en éclats. Et je crois que c’est un des grands challenges de la distribution, c’est de passer au commerce moderne.
Qu’est-ce que cela bouleverse dans l’organisation du commerçant en général, et dans sa chaîne d’approvisionnement en particulier?On s’aperçoit qu’il y a encore beaucoup de sujets parfaitement connus et maîtrisés conceptuellement, depuis de nombreuses années, qui ne sont toujours pas mis en place. Par exemple, dans le partage de l’information entre un distributeur et